Le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) ont animé, ce 6 décembre 2024 à Ouagadougou, une conférence de presse en prélude au 26e anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo.
Par Prisca Konkobo
13 décembre 1998-13 décembre 2024 ! Voilà 26 ans qu’un fervent défenseur de la justice est tombé sur la route de Sapouy dans la province du Ziro (région du Centre-Ouest). 26 ans que le fondateur du journal l’Indépendant Norbert Zongo a été assassiné.
26 ans se sont écoulés mais son souvenir reste vivace dans les mémoires, en attendant que justice lui soit rendue. Le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC), en commémoration de la date anniversaire du décès de Norbert Zongo, organise une série d’activités le 13 décembre prochain.
Le souvenir de cet événement douloureux a lieu cette année sous le thème « Face à la crise sécuritaire actuelle et ses conséquences négatives sur les populations, commémorons le 26e anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et ses compagnons autour de la lutte contre l’impunité et la défense des libertés démocratiques ».
Le choix du thème s’explique, selon le président du MBDHP (Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples) et du CODMPP, Chysogone Zougmoré, par la restriction des libertés et le «musellement de toute voix critique discordante sur la gouvernance des dirigeants actuels du pays». « Il est pourtant avéré que des critiques libres et objectives peuvent contribuer à apporter des correctifs positifs et donc salvateurs pour la conduite des affaires de l’Etat…Si importante et primordiale soit-elle, la lutte contre le terrorisme ne saurait donc expliquer, a fortiori justifier, la négation des libertés et la répression systématique de citoyens qui ne disent pas ce que les dirigeants du pays voudraient forcément entendre », a-t-il déclaré.
Il est prévu le 13 décembre 2024 un rassemblement au cimetière municipal de Gounghin pour le dépôt de gerbes de fleurs sur les tombes des suppliciés, le recueillement et l’hommage à Norbert Zongo et à ses compagnons et une conférence publique à la Bourse du travail de Ouagadougou sur le thème « Etat des lieux des droits humains et des libertés dans le contexte de crise sécuritaire : enjeux et perspectives pour la lutte du peuple ».
Un jugement par contumace évoqué
Le jugement du dossier Norbert Zongo par la justice est toujours en suspens. Et cela, en raison du refus de l’extradition de François Compaoré, premier suspect dans l’assassinat de Norbert Zongo, par la Cour européenne des droits de l’Homme, le 7 septembre 2023.
Le Collectif suggère un jugement par contumace. « L’idéal serait que François Compaoré puisse comparaître pour ce jugement, parce que ce qui est recherché essentiellement c’est la vérité et la justice dans cette affaire, ce n’est pas de la vengeance. A l’impossible, nul n’est tenu. Si François Compaoré ne peut pas être extradé, il nous faut prendre la responsabilité de juger cette affaire par contumace», a indiqué Me Prosper Farama, avocat des parties civiles.
