L’Académie de leadership en agroécologie a animé, le 17 octobre 2024 à Bobo-Dioulasso, une conférence de presse. Celle-ci marquait la clôture d’une caravane de presse initiée dans la région du Centre et des Hauts-Bassins. Une caravane qui a été l’occasion de présenter les avancées du Burkina en matière d’agroécologie.
Par Prisca Konkobo
Au Burkina, l’agriculture fait face à de multiples défis environnementaux et sociaux. Ces défis comprennent la pression accrue sur les ressources naturelles, la déforestation, la dégradation des sols due à l’érosion et l’utilisation généralisée d’intrants chimiques.
L’Académie de leadership en agroécologie, initiative du ministère allemand de l’Agriculture mise en œuvre par la GIZ, a pour objectif de promouvoir des approches agroécologiques dans plusieurs pays africains et en Inde. Pendant un an, les participants s’emploient à créer des alliances, à tester des approches novatrices et à renforcer les politiques favorables à l’agroécologie dans leurs pays respectifs.
« L’objectif est de faire progresser la transition agroécologique aux niveau national et mondial », a affirmé Nicole Ouédraogo, représentante de l’Académie,
La caravane de presse a permis de visiter plusieurs fermes-écoles et centres d’expérimentation agroécologique. Les méthodes agroécologiques qui y sont pratiquées augmentent la productivité agricole, et contribuent aussi à la résilience face aux effets du changement climatique. « Nous voulons montrer que de nombreux acteurs s’investissent intensément à développer et mettre en pratique une diversité de techniques et technologies efficientes en agroécologie qui méritent d’être connues et soutenues », a soutenu Nicole Ouédraogo.

Les Académiciens ont également mis en lumière la nécessité d’encourager la petite mécanisation intelligente pour réduire la pénibilité du travail agricole, ainsi que le développement de services de grande mécanisation.
Les Académiciens ont identifié plusieurs défis que l’agroécologie entend relever, allant de la souveraineté alimentaire à la protection de l’environnement, en passant par la santé publique et le développement économique.
La conférence de presse a été l’occasion d’appeler à l’élaboration de textes législatifs et réglementaires favorables à l’agroécologie, y compris des normes pour l’homologation des bio-intrants. Selon les organisateurs, « les politiques publiques favorables à l’agroécologie sont nécessaires pour l’atteinte de la souveraineté et la sécurité alimentaires ».
Une Stratégie nationale pour promouvoir l’agroécologie
Le Burkina s’est engagé dans une transition agroécologique pour faire face aux défis agricoles et environnementaux. Adama Savadogo, correspondant national agroécologie, au cours de la conférence de presse, a présenté la Stratégie nationale de développement de l’agroécologie (SND-AE). Ce plan vise à intensifier les pratiques agroécologiques et à renforcer la sécurité alimentaire d’ici 2027.
La SND-AE répond aux enjeux liés à la dégradation des sols, aux sécheresses récurrentes et à la perte de biodiversité. Elle se concentre sur trois axes stratégiques à savoir l’amélioration de la gouvernance avec des politiques et des financements adaptés, la mise à l’échelle des pratiques agroécologiques dans les régions et le renforcement des capacités des acteurs grâce à la formation des producteurs, des agents et des élus sur l’agroécologie.
Le plan d’actions, doté d’un budget de 11,7 milliards de FCFA pour 2023-2025, vise «à accroître durablement la productivité et la production agro-sylvo-pastorale, halieutique et faunique par l’intensification agroécologique», selon Adama Savadogo.