Le Consortium «CESAO-AI et Afrique verte du Burkina », en collaboration avec les Académiciens de leadership en agroécologie, organise du 14 au 17 octobre 2024 une caravane de presse sur l’agroécologie. La caravane va sillonner la région du Centre et des Hauts-Bassins. Pour cette première journée du 14 octobre, ce sont trois sites situés dans la commune rurale de Loumbila qui ont été visités.
Par Prisca Konkobo.
Faire découvrir les avancées du Burkina en matière d’agroécologie. Toucher du doigt les réalités et les recherches en agroécologie. Tels sont, entres autres, les objectifs de cette caravane de presse.
Celle-ci a débuté le 14 octobre 2024. La caravane a visité l’Association Beo-neeré Agroécologie. C’est une école de formation, de production et de recherche appliquée en agroécologie. La ferme de l’association Beo-neeré, situé à Loumbila, s’étend sur une superficie de 4 hectares. Elle fait de la production agricole, tout en préservant l’environnement.
A l’arrivée des caravaniers aux alentours de 9h, c’est Sayouba Belemgnegré, formateur en agroécologie au sein de l’association, qui les accueille. La visite du site est agrémentée par l’air frais du site, les chants des oiseaux et la dégustation de quelques tomates produites sur place.
Ici, tout est naturel. Les bio-fertilisants, les bio-répulsifs, tout est produit sur place. «En termes de bio-fertilisants, nous pouvons citer le bokachi, le super magro, le compost aérobie. En termes de bio-répulsifs, nous pouvons citer l’apichi, le kolg-zanga. Tout est produit sur place avec des produits locaux», rassure Sayouba Belemgnegré.
Ces techniques bio et naturelles visent quelques objectifs. Pour notre guide du jour, il faut lutter contre le changement climatique en adoptant les bonnes pratiques agricoles et veiller à la santé des consommateurs. « Nous avons remarqué que les gens tombent malades, et c’est à cause de ce que nous consommons, à cause des produits chimiques».
Le Centre produit environ une vingtaine de spéculations, des tomates, de la betterave, du radis des choux fleurs, des carottes, des laitues, de la papaye et bien d’autres.
La production du compost
Deuxième étape de cette journée, l’entreprise Nature thèque. Ici, c’est Yaya Yéo, le président de l’entreprise qui accueille la caravane. Nature thèque est spécialisée dans la production de bio-fertilisants et la production de fraises. Elle produit le bokachi, le compost aérobie, le biocha, les micro-organismes.
Les bio-fertilisants fertilisent le sol, améliorent la structure de la plante et permettent aux plantes d’avoir des nutriments. Le président explique ses motivations : «Nous prônons la sécurité alimentaire, nous voulons que nos aliments soient sains, nous voulons également récupérer nos différents sols qui sont dégradés».
Il affirme réussir à produire, avec sa petite équipe, 300 tonnes dans l’année. Il a dit pouvoir réaliser 7 à 10 millions de FCFA de bénéfices l’année à travers la vente de compost. Ses clients sont des particuliers, des producteurs, des ONG, etc.
Néanmoins, Yaya Yéo pense que la production de compost peut être mécanisée. Il estime que des «machines pour faire des retournements et des machines pour broyer les éléments peuvent être créées».
Dernière étape de la journée : le Centre Rialé d’intelligence agricole, également situé à Loumbila. Ici, Richard Moné, ingénieur agronome et promoteur du Centre, a sa méthode. «Utiliser des techniques durables de production comme l’agroécologie, en utilisant les technologies d’irrigation et en faisant un choix stratégique des spéculations de telle sorte que le producteur puisse tirer meilleur profit de sa production», explique-t-il.
Lors de la visite de la ferme, les caravaniers remarquent que M. Moné cultive de l’ail. « Nous avions auparavant récolté de l’oignon. C’est après la récolte que nous avons mis l’ail parce que c’est beaucoup plus rentable ».
En parallèle, il fait également de l’élevage de chèvres et de poulets. «Nous élevons la chèvre rousse de Maradi qui a beaucoup d’avantages. Elle peut faire deux modes bas dans l’année. Elle produit du lait de chèvre qui est très recherché sur le marché. Sa chair ne dégage pas de mauvaise odeur», explique M.Moné. Il nourrit ses chèvres avec de la fourragère qu’il produit sur place.