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Vladmir Poutine et des dirigeants africains à Sotchi
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Ils (les dirigeants africains) étaient cette année au G7, à la TICAD. Il y a la France-Afrique, les USA-Afrique, la Chine-Afrique et maintenant Russie-Afrique. Le continent est maillé. Mais personne ne s’interroge sur cette ruée des pays du nord vers l’Afrique. À Sotchi en Russie, depuis le 23 octobre 2019, ils sont 47 chefs d’État et de gouvernement à répondre à l’invitation du Président russe, Vladimir Poutine ; qui se réjouit déjà d’avoir fait venir des délégations de tous les pays africains. Une participation record que même un sommet de l’Union Africaine n’aurait pas fait.

Ce comportement des dirigeants africains qui courent de sommet en sommet à la recherche du soit disant « mieux-être » pour le continent, s’apparente un peu au récit des évènements qui précèdent la venue du Jésus Christ annoncés dans la bible, dans Luc17-23 : « On vous dira : il (le Christ) est ici, il est là. N’y allez pas, ne courez pas après ». Sauf que, les dirigeants africains y vont, courent après, quand on leur dit que le bonheur de l’Afrique est ici ou là.

L’avenir de l’Afrique se trouve-t-il vraiment dans les sommets hors de l’Afrique ? Elle a son organisation, l’Union africaine qui a initié le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), devenue depuis 2018, l’Agence de développement de l’UA.  L’Afrique a également des organisations sous régionales comme l’UEMOA pour les États ouest africains, la CEEAC pour les États de l’Afrique centrale, le CEN-SAD pour les sahelo-saheliens, l’EAC, le COMESA, etc. Comment les dirigeants africains dans leur ensemble entretiennent-ils ces organisations qui leurs sont propres pour promouvoir leur développement ? Les différentes relations d’amitiés et de coopération entre l’Occident et le continent noir, ne peuvent-elles pas passer par ces instances ? Il y a de quoi réfléchir quant à ces unions. Et Comment ne pas se douter de la bonne foi de tous ces pays occidentaux qui accourent vers l’Afrique, s’ils avaient déjà annoncé que l’avenir du monde se trouve en Afrique et que celui qui ne sera pas avec l’Afrique, disparaitrait.

Le meilleur avenir pour l’Afrique se trouverait-il à ailleurs que dans la lutte pour la libération culturelle, politique, économique, … entamée bien longtemps par les présidents Thomas Sankara ; Patrice Lumumba ; Sekou Touré ; Kwamé N’Krumah ; Paul Kagamé du Rwanda après le Génocide, entres autres ?

A lire aussi: TICAD,G7 et Chine-Afrique: vers un second partage plus intelligent de l’Afrique?

L’Afrique a bien tout ce qu’il faut, pour s’imposer au reste du monde. Elle a les matières premières. Mais depuis les indépendances en 1960 jusqu’à ce jour, les dirigeants africains continuent de courir derrière les colonisateurs comme un enfant qui n’a pas encore fini de téter. S’ils avaient bien géré les affaires après les indépendances, l’on serait aujourd’hui dans un partenariat libre, gagnant-gagnant, sans prétention de piller les ressources africaines.

Pendant que la jeunesse africaine au Burkina Faso, au Mali, au Niger, etc, réclame le départ de la force militaire française qu’elle trouve préjudiciable pour la sécurité dans ces pays, d’autres relations se tissent. Mais entendant tout polémique, Moscou a fini ce jeudi 24 octobre à Sotchi, de dérouler son programme de coopération avec l’Afrique. En entendant également d’autres signatures pour une collaboration militaire, Moscou promet déjà en fin 2019, de livrer à plusieurs pays africains, des équipements militaires dont des systèmes de missiles antichars et des véhicules blindés pour un total de 3,5 milliards d’euros. Vladimir Poutine qui a cité le terrorisme, l’extrémisme, la piraterie et les conséquences du printemps arabe, comme les fléaux qui minent le développement de l’Afrique, a promis d’intensifier les efforts communs pour combattre le terrorisme et l’extrémisme. Pour les pays en proie au terrorisme et à l’extrémisme violent, comme le Burkina Faso, le Mali et Niger, les promesses de Moscou peuvent être bien intéressantes. Encore, on est allé présenter une Afrique malade, en proie à des guerres et conflits comme il ‘y’a cinquante ans en arrière.

La Russie dans cette coopération, pourra bien vendre ses armes et ses céréales en Afrique et surtout jouir de l’enjeu politique de cette relation. L’Afrique pourrait lui donner beaucoup de points dans sa confrontation avec l’occident, quand on sait que les pays africains représentent un tiers des voix à l’Assemblée générale de l’ONU.

Siébou Kansié

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