Le sang de l’albinos peut faire l’objet de transfusion à toute personne dans le besoin et cela, sans danger. C’est pour véhiculer ce message et briser les nombreux préjugés dont ils font l’objet que l’Association des femmes albinos du Burkina (AFAB) a organisé une journée de don de sang, le samedi 25 septembre 2021 à Ouagadougou.
Le sang sauve des milliers de vie chaque année. C’est pour éviter que des patients ne meurent par manque de ce liquide précieux que l’Association des femmes albinos du Burkina (AFAB) a organisé une journée de don de sang. Cette opération vise également à sensibiliser la population sur l’albinisme. De nombreux albinos ainsi que des personnes non albinos ont donné de leur sang le samedi 25 septembre.
Sami Momo un albinos, explique que c’est sa première fois de donner son sang. Il confie qu’il ignorait que les personnes atteintes d’albinisme pouvaient donner aussi leur sang comme les autres. «Je ne savais pas que moi étant albinos je pouvais donner mon sang pour sauver des vies. Vu que dans la société nous sommes considérés comme des êtres à part. C’est ce qui faisais que nous étions réticents » a-t-il dit.
Assita Tebi une albinos se réjouit d’avoir donné son sang. Elle fait savoir qu’elle a posé cet acte à cause des malades qui se trouvent à l’hôpital et qui ont besoin de sang. A cette occasion, elle a invité les gens à laisser les préjugés sur les personnes atteintes de l’albinisme. « J’invite les gens à laisser tomber les mythes, nous sommes tous pareils. C’est le même sang rouge qui coule dans nos veines ».
Parmi les donneurs du jour, les personnes non albinos ont aussi fait don de sang. C’est le cas d’Edouard Zoungrana qui explique son acte. « Je passais et j’ai vu qu’ici on fait don de sang et j’ai trouvé que c’était important de poser cet acte qui sauve ».
Zoungrana salue l’initiative de l’AFAB. Cette opération, lui a permis de savoir que les albinos peuvent donner leur sang. «J’avoue que si ce n’est pas aujourd’hui je ne savais pas que les albinos prouvaient faire don de sang».
Pour Alima Malgoubri, donner son sang est un acte de charité. C’est pour quoi elle a répondu à l’appel de l’association. Alima Malgoubri a saisi l’occasion pour sensibiliser la population. « Le sang d’une personne albinos ne diffère en rien de nous autres. C’est pour cela, il faut que les gens les côtoient et arrêtent la stigmatisation ».
L’opération vise à répondre à l’appel de détresse du Centre national de transfusion sanguine (CNTS)
Cette opération de collecte de sang est une initiative de l’Association des femmes albinos du Burkina. Selon la présidente de l’association, Maimouna Déné, les albinos ne sont pas à leur coup d’essai. Ils se livrent, en effet, régulièrement à cet exercice depuis 3 ans maintenant.
Pour Mme Déné cette action va permettre de réduire la pénurie de sang dans les structures sanitaires mais aussi de venir en aide aux malades qui ont besoin de sang. Elle indique que ce geste va permettre également de sensibiliser les populations sur l’albinisme. « Avec cette opération de don de sang, nous voulons faire savoir aux gens que les personnes albinos ne sont pas différentes des autres individus. Nous pouvons donner et recevoir le sang tous comme les autres » a-t-elle fait savoir.
Pour marquer leur solidarité à la communauté des albinos, de nombreuses organisations ont participé à l’opération. Notamment, l’ONG Pull for Progress ainsi que des bénévoles.
Le directeur exécutif de l’ONG Pull for Progress, Dr Moumini Niaoné, parrain de cet évènement, a salué l’initiative de l’AFAB et lance un appel à l’endroit de toute personne qui peut donner son sang à le faire.
Dr Niaoné estime que cette activité est la plus noble. «Je pense que le don de sang est l’une des actions les plus noble qui démontre la solidarité entre les humains. Parce que le sang que vous donnez, vous ne savez pas, qui va recevoir votre sang ou qui vous donne son sang. C’est un acte profond d’amour pour l’humanité et ces a félicité. Le combat de cette association est de montrer qu’ils ont leur place légitime dans notre société et nous ne pouvons que les encourager ».
