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Burkina : Pratique de l’Agroécologie, l’Association Yelemani forme 70 enfants

Association Yelemani Agroécologie

Après six mois de formation dans le domaine de l’Agroécologie et souveraineté alimentaire, 70 enfants qui ont bénéficié du projet Bio-écoles de l’Association Yelemani ont reçu des attestations ce 15 juin 2023, dans la commune de Loumbila, région du Plateau-central.

Par Nicolas Bazié

Les bénéficiaires de la formation en Agroécologie et souveraineté alimentaire de l’Association Yelemani sont au nombre de 70. Leur âge est compris entre 10 et 16 ans. Eux, ce sont des jeunes déplacés internes, des élèves et des enfants déscolarisés du village de Noungou, situé dans la commune de Loumbila, région du Plateau-Central. Ils ont tous reçu des attestations de fin formation en Agroécologie et souveraineté alimentaire.

Les bénéficiaires du projet Bio-école de l'Association Yelemani
Les bénéficiaires du projet Bio-école de l’Association Yelemani

Alors qu’ils erraient dans le village sans rien faire, l’Association Yelemani les a «récupérés » pour les initier à la pratique de l’Agroécologie, dans le cadre du projet «Bio-écoles». C’est un projet créé en 2015 qui vise à transmettre des connaissances en agroécologie et nutrition aux enfants.

Ainsi, de janvier à juin 2023, soit pendant six mois, l’Association Yelemani s’est investie dans la formation de ces derniers. Les séances de formation se faisaient tous les mercredis dans l’après-midi et étaient consacrées aux techniques agroécologiques à travers des ateliers théoriques et pratiques sur le deuxième site de l’Association.

Les enfants ont été initiés à la fabrication de bio pesticides; de composts biologiques de 15 jours et de 60 jours. Ils ont également appris à découper des bouteilles en plastique pour la production hors-sol, l’arrosage, l’entretien d’un jardin, la production d’espèces d’arbres en voie de disparition comme le Moringa. Par-dessus tout, ils ont été sensibilisés sur les enjeux liés à la préservation de l’environnement et à l’autonomie alimentaire.

Photo de famille de parents d'élèves et formateurs
Photo de famille de parents d’élèves et formateurs

L’objectif selon les responsables de l’Association, est de susciter des vocations dans le domaine de l’agriculture biologique chez les enfants. De façon spécifique, il s’agit d’éveiller les consciences de ces jeunes sur les enjeux de la souveraineté alimentaire et de l’agroécologie. Car, ils peuvent «contribuer à faire évoluer les mentalités sur la nécessité de l’adoption de pratiques agricoles saines et une alimentation basée sur les possibilités existantes localement.»

« L’utilisation des biopesticides ne constitue pas un danger pour la santé humaine»

« Je suis très heureux de pouvoir participer à cette formation» a fait savoir Abdoul Rachid Zagré, un jeune élève. « J’ai appris beaucoup de choses. Je peux savoir que l’utilisation des produits chimiques est nuisible pour la santé et la fertilité des sols.»

Abdoul Rachid Zagré, un jeune élève
Abdoul Rachid Zagré, un jeune élève

Il ajoute que : « Dans le même temps, je sais que l’utilisation des biopesticides ne constitue pas un danger pour la santé humaine. Il a fallu cette formation de six mois pour que je sache tout ceci. Une fois à la maison, je vais communiquer tout ce que j’ai appris ici à mon entourage pour qu’il comprenne l’importance de la pratique de l’agroécologie».

Mme Blandine Sankara est la promotrice de la l’Association Yelemani, qui veut dire «changement» en français. Elle intervient dans la production, la transformation et la commercialisation des fruits et légumes à travers des méthodes écologiques et ce, depuis une dizaine d’années.

Convaincue que les enfants sont au cœur du changement en matière de système alimentaire, Mme Sankara n’a pas hésité à mettre son deuxième site à la disposition de ces derniers, pour leur immersion dans le monde agroécologique.

«Avec cette pratique, vous pouvez vous offrir des repas enrichis et vous en sortir financièrement. Vous pouvez faire de la pratique de l’agroécologie, un métier » a lancé la promotrice de l’Association à l’endroit des enfants.

Elle poursuit: « Sachez que l’école n’est pas le seul chemin de réussite». Un message «fort» comme pour leur faire comprendre que le fait qu’ils n’ont pas eu la chance d’aller à l’école ne doit pas les décourager.

Mme Blandine Sankara est la promotrice de la l'Association Yelemani
Mme Blandine Sankara, la promotrice de la l’Association Yelemani

M. Lassané Légréné s’occupe des cantines scolaires dans la province de l’Oubritenga. Il trouve que l’accent doit être mis sur la pratique de l’agroécologie au Burkina Faso. Pour lui, l’Association Yelemani est à féliciter dans cette dynamique.

« Ces enfants que vous voyez ont aimé cette pratique et se sont visiblement donnés à fond pour apprendre. Ce qu’ils nous ont montré prouve déjà qu’ils maîtrisent les techniques en la matière » a dit M. Légréné.

Il a profité de l’occasion pour émettre une doléance : « Nous aurions aimé que les responsables de l’Association créent des modules de formations qu’ils peuvent mettre à la disposition des écoles de la province.» Et à Mme Sankara de rassurer qu’elle a pris bonne note.

La pratique de l’Agroécologie est une activité d’avenir, soutient Yacouba Kaboré, représentant la directrice régionale des ressources animales et halieutiques du Plateau-Central.

Association Yelemani Agroécologie
Yacouba Kaboré (à gauche) représentant la directrice régionale des ressources animales et halieutiques du Plateau-Central qui remet une attestation à un enfant

Il déclare: « L’économie de marché nous a mis dans un autre type d’agriculture qui est celle conventionnelle dont les effets vont de plus ou moins vers la négativité. Il faudra rectifier le tir. Les enfants sont formés et cela est salutaire. Maintenant, il faut faire un plaidoyer afin de leur trouver un terrain d’application.»

Les différentes réalisations des enfants ont séduit Hermann Ouangrawa, un agent de la mairie de Loumbila qui représente le président de la délégation spéciale de la commune. « Ces enfants sont les futurs bâtisseurs du pays. Le président de la délégation spéciale est disposé à accompagner des initiatives pareilles » informe M. Ouangrawa.

À noter que la Banque mondiale à travers l’Association a remis des vivres, du savon et une somme d’argent à ces enfants.

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