Par Frank Pougbila
Qui sont ceux qui nous attaquent ? Pourquoi nous attaquent-ils ? Comment faisons-nous pour contrer ces attaques ? Trois questions aux multiples réponses et rebondissements. D’ailleurs, ce sont les interrogations qui jaillissent des lèvres des Burkinabè, meurtris par cette situation sécuritaire dans laquelle le pays fait face depuis le 4 avril 2015.
Faut-il refaire l’histoire des attaques terroristes au Burkina Faso, autrefois havre de paix ? Non, les Burkinabè n’en ont pas besoin. Raisons ? Il ne passe plus un jour, sans que l’on n’entende parler d’attaque terroriste dans un village du Burkina.
Le Burkina, notre Burkina, est devenu un « pays nécrologique ». Des morts à répétition. Oui, des milliers de morts. Plus grave, ce sont les enfants, les femmes et les jeunes qui payent le lourd tribut.
A Ouagadougou, la vie se savoure avec appétit. Les maquis et les boites de nuits, les salles de cinéma et salles de spectacles grouillent toujours de monde. Les poulets braisés s’arrachent comme des petits pains. Le champagne coule à flot. « Tout va bien au Burkina ». C’est le message que laisse interpréter des Burkinabè.
Même dans les casernes où l’on devrait être en veille et solidaires, les conflits de corporations continuent et de plus belles des manières. Les portables se manipulent même l’arme à la main dans les postes de garde. « Tout va bien à Ouagadougou ». C’est le message que certaines de nos Forces de défense et de sécurité laissent entrevoir.
C’est lorsqu’une attaque survient avec un bilan élevé que les Burkinabè dans leur ensemble reprennent conscience que le pays est en insécurité. Les questionnements inondent les réseaux sociaux. Qui sont ceux qui nous attaquent ? Pourquoi nous attaquent-t-ils ? Comment faisons-nous (Etat) pour contrer ces attaques ?
Est-ce le moment des interrogations ? Ce qui est encore grave, l’on a l’impression que ces questionnements vont jusqu’au sommet de l’Etat. Cela se justifie par le simple fait que les stratégies pour venir à bout de ces attaques peinent à porter fruits.
Même si au début des attaques, certains politiciens s’accusaient en disant connaitre les auteurs de ces multiples attaques, le temps a fini par démontrer que ce n’était que du discours politique.
Comme aime à le dire, le Président du Faso, Roch Kaboré, « il faut un sursaut patriotique dans cette lutte de longue haleine ». Oui, les vrais patriotes sont tous d’accord qu’il faut se battre. Mais à quel prix ?
Le Président, lui-même, a fait appel à des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Une loi pour le recrutement de ces VDP a été votée, le mardi 21 janvier 2020, à l’Assemblée nationale par les représentants du peuple. Un an après, ce qui n’a pas marché ?
Les dénonciations sur la mauvaise gestion de cette crise sécuritaire par les autorités se multiplient. Les VDP tout comme les FDS clament le manque de munitions pour se défendre sur les terrains des opérations. L’on ne sait pas où rentrent les primes des missions des FDS.
La grande muette reste muette. Elle n’ose pas réclamer son droit. C’est sa formation qui l’exige. Mais, elle souffre sur le terrain.
La meilleure réponse à la question « Qui sont ceux qui attaquent le Burkina ? », c’est tout simplement « la dotation conséquente des FDS et VDP ». Une fois les troupes bien dotées et encouragées, les réponses aux deux autres questions ne se feront pas attendre.
Des patriotes restent toujours au Burkina. Une gestion équitable des ressources et une gouvernance vertueuse sont les seuls « catalyseurs » pour réveiller ce patriotisme.