À l’occasion du Sommet de Pau, les dirigeants du G5 Sahel ont réaffirmé l’importance et la nécessité de l’opération Barkhane pour la stabilité du Sahel. A la demande du Président de la République, les Armées ont ainsi accentué leur effort dans la lutte contre les groupes armés terroristes dans la région dite « des trois frontières ».
Pour la force Barkhane, une partie de ces renforts a structuré un troisième groupement tactique désert (GTD), le GTD « Altor ». Armé principalement par les soldats du 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP), ce groupement a été déployé fin janvier depuis la République de Côte d’Ivoire. Opérant depuis un mois dans le Liptako en autonomie, « Altor » a été engagé conjointement avec les forces armées nigériennes (FAN) pour lutter contre les groupes armés terroristes (GAT) qui sévissent dans cette région. Au cours de cet engagement exigeant, le GTD « Altor » a neutralisé plusieurs terroristes, et saisit de nombreuses ressources. Son action conjointe avec les unités nigériennes engagées à ses côtés aura par ailleurs permis de mettre pleinement en œuvre la stratégie de partenariat de combat de la force Barkhane.
« Nous étions basés en République de Côte d’Ivoire, en mission de courte durée et depuis Abidjan nous nous sommes préparés pour arriver en bande sahélo-saharienne, auprès de nos camarades de l’armée nigérienne », introduit le colonel de La Chapelle, chef de corps du 2e REP. « Ce déploiement s’inscrit dans la longue lignée des opérations conduites à partir des bases françaises des forces prépositionnées qui offrent une réactivité et une liberté d’action aux armées françaises ».
Partis le 14 janvier de Côte d’Ivoire, les soldats du GTD « Altor » sont ainsi engagés dans le Liptako nigérien afin de mettre les GAT sous pression. Leur action dans la durée a pour but de les isoler de leurs ressources, de dégrader leur logistique et de déstructurer leurs réseaux de commandement. « La particularité de notre groupement est notre présence continue en opération dans cette région du Sahel », explique le chef de corps, « nous ne sommes pas adossés à une base. Nous sommes déployés depuis plus d’un mois sur le terrain en autonomie. Les conditions sont sommaires et l’engagement exigeant, mais Altor, aux côtés des FAN, obtient des résultats ».
Le lieutenant-colonel Ousseini, commandant le 1er bataillon de marche des FAN, précise l’apport de cet engagement conjoint : « la coopération de l’armée nigérienne avec l’armée française se renforce, nous travaillons à l’échelle tactique sur le terrain. C’est particulièrement précieux dans la période que traverse cette région ».
Le GTD « Altor » et les forces nigériennes combinent des modes d’action très variés pour surprendre et harceler les GAT, de jour comme de nuit. Infiltrations, embuscades, contrôles de zone, opérations de ratissage et de fouilles, opérations héliportées, ont notamment permis de neutraliser plusieurs terroristes et de saisir de nombreuses ressources logistiques ainsi que de l’équipement de guerre comprenant des armes, des munitions, du matériel permettant la confection d’IED, des postes radios, un drone et de nombreux matériels militaires en tout genre.
En particulier, les 21 février et 23 février, le GTD « Altor » a neutralisé près d’une dizaine de combattants armés et détruit plusieurs motos en trois actions de combat menées dans cette région reculée.
Au terme d’un mois d’engagement, le GTD « Altor » aura directement participé à accentuer la pression voulue sur les GAT qui agissent dans la zone des trois frontières, en particulier contre l’état islamique au grand Sahara (EIGS).
Son action s’inscrit en complément de celles réalisées par les autres groupements tactiques désert de la force Barkhane, les forces armées partenaires et la force conjointe du G5-Sahel, qui ont obtenu des résultats significatifs ces dernières semaines dans cette région. Mais plus que cela, l’action conjointe menée par « Altor » aux côtés des FAN s’inscrit dans le partenariat de combat qui permet progressivement la montée en puissance des forces partenaires et qui concourt pleinement à l’objectif principal de la force Barkhane : mettre les groupes armés terroristes à la portée des forces partenaires.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.