La nouvelle est tombée dimanche 24 décembre 2021 dans la matinée. C’est Bassolma Bazié, le leader syndical himself qui annonce sa démission de la fonction publique sur les réseaux sociaux. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, des burkinabè ont mis du temps avant de croire à la nouvelle. Quelques heures plus tard Bassolma Bazié, le secrétaire général de la confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) a confirmé l’authenticité de sa correspondance sur les réseaux sociaux. Ainsi après 20 ans de carrière, le « Général » comme l’appellent affectueusement les militants vient de quitter la fonction publique mais reste déterminé à poursuivre la lutte syndicale.
Par Georges Youl, Stagiaire
Après vingt ans d’enseignement, Bassolma Bazié a décidé de mettre fin à sa carrière dans la fonction publique. C’est une décision historique! cela ne s’est pas fait sans « contrainte ». En effet, depuis le 16 septembre 2020,le leader syndical qui officiait jusque là dans le plus grand lycée public du Burkina, le lycée Philippe Zinda Kaboré à Ouagadougou a été traduit en conseil de discipline pour non respect des volumes horaires qui lui étaient attribués. Le conseil de discipline le juge coupable mais s’abstient de lui appliquer des sanctions alors que Bassolma Bazié continuait de clamer son innocence et sa bonne foi à remplir convenablement son devoir d’enseignant.
Bassolma Bazié est affecté à la direction régionale du centre du ministère de l’éducation nationale pour nécessité de service en fin novembre 2020. Dans sa lettre de démission, M. Bazié évoque ce fait comme la principale cause de sa démission. Pour lui, cette affection est une faveur des autorités pour apaiser les différends qui les opposent aux syndicats.
«Par conséquent, conformément au principe de moralité, d’intégrité, d’honneur et de dignité, je ne permets pas qu’on me fasse une quelconque faveur, quelque puisse être sa nature, à travers une affectation pour nécessité de service», écrit-il. Il qualifie également cette affectation d’aberration du conseil de discipline dont il a été victime en septembre 2020. «Au nom de l’exemplarité et de la décence, je refuse tout favoritisme source de la culture de la médiocrité dans l’administration publique», précise t-il.
Bassolma Bazié, indique que sa démission de la fonction publique n’est pas synonyme d’une démission de la CGT-B. La lutte pour l’intérêt des travailleurs va se poursuivre avec plus d’engagement et de détermination. «C’est une démission de la fonction publique qui me permettra de mieux me positionner et de défendre conséquemment et de façon saine, les intérêts de notre pays » affirme t-il.
Le secrétaire général de la confédération générale du travail du Burkina n’a pas voulu s’étendre sur ce qu’il compte faire dans l’avenir. A la question de savoir ce qu’il fera dans les jours à venir, il répond : «défendre fermement les valeurs d’essence humaine».
Bassolma Bazié (secrétaire générale de la CGT-B) est également professeur certifié en Sciences de la vie et de la terre au Lycée Philippe Zinda Kaboré de Ouagadougou. Ce dernier a été traduit en conseil de discipline le 16 septembre 2020. A l’issue du conseil, il est déclaré coupable sans sanctions à son encontre.