Les Béninois se sont réveillés le 24 septembre 2024 avec des informations qui semblent étonner l’opinion publique : il s’agit de l’interpellation de l’ancien ministre des sports Oswald Homéky et de l’homme d’affaires Olivier Boko.
Par Nicolas Bazié
Oswald Homéky et Olivier Boko sont deux figures bien connues de la faune politique béninoise et proches du président actuel Patrice Talon.
Leur interpellation fait, depuis quelques heures, les choux gras des médias béninois qui indiquent que l’information fait le tour du pays depuis le 24 septembre.
L’ancien ministre des Sports, interpellé à son domicile, « est en froid avec le Président Talon depuis sa démission du gouvernement». Le chef de l’État lui reprocherait d’avoir compromis l’esprit du « système partisan», indiquent les médias locaux.
« Les tensions entre les deux hommes se sont accentuées après la participation de l’ancien ministre à une émission où il a évoqué la possible candidature d’Olivier Boko à l’élection présidentielle de 2026», écrit le journal L’Investigateur qui précise que selon les règles du système partisan, « tout candidat aux élections au Bénin doit appartenir à un parti politique, ce qui n’est pas le cas d’Olivier Boko, un technocrate».
Pour ce qui est de l’homme d’affaires, il a été arrêté alors qu’il circulait en ville avec son épouse, renseignent les médias.
Qu’est-ce qui est reproché à ces deux hommes arrêtés par la Brigade criminelle ? Le Mouvement Objectif Bénin 2026 qui a sonné le tocsin avec un communiqué dénonce « des actions qui traduisent un acharnement politique», tandis que le journal L’Investigateur parle de la mise à l’écart d’un « rival potentiel pour 2026», pour ce qui est de l’ex-ministre qui, selon toujours nos confrères, « se retrouve au cœur d’une bataille politique intense qui redessine les contours du pouvoir au Bénin».
Dans la journée du 24 septembre, les avocats d’Olivier Boko se sont prononcés, soutenant que leur client a été conduit «vers une destination inconnue».
« À l’heure où nous tenons le présent point de presse, il n’est possible, ni à sa famille, ni à nous-mêmes, ses avocats, de savoir où et dans quel état se trouve M. Olivier Boko, sans doute privé d’aliments, et je vous le dis, et surtout de ses médicaments», lit-on dans la déclaration lue en présence de la presse.
Quant à l’homme d’affaires Oswald Homéky, ses avocats ont aussi dénoncé ce qu’ils qualifient «d’acte illégal», exigeant « la libération immédiate et sans condition» de leur client. Ils disent également se réserver le droit de saisir des juridictions nationales, régionales et internationales.
Pour l’instant, aucune source officielle n’a confirmé ou infirmé ces informations. Plus tard dans la journée du 24 septembre, il a été rapporté que le domicile de l’ancien ministre a fait l’objet d’une perquisition.