Le « 15 Yaar » est un marché populaire de la ville de Ouagadougou, la capitale du Burkina. La vente des habits de la friperie, localement appelés «Yougou yougou» est la spécialité de ce marché.
Par Mahomed Nitiema (Stagiaire)
De loin, aucun signe n’indique la vente de vêtements dans le « Marché du 15 ». Il est difficile de voir les habits accrochés dans les boutiques et les balles d’habits superposées.
Une fois aux abords du marché (côté nord), on se croirait au marché du Théâtre populaire (spécialisé dans le commerce de motocyclettes). Des mécaniciens d’engins à deux roues occupent, ici, les premières boutiques du « Marché du 15 ».

Il est 16 h. C’est le contraste à l’intérieur. Presque toutes les boutiques du « 15 Yaar » sont remplies de friperie. Dans le marché, des couturiers sont visibles ça et là.
Des commerçants grossistes et détaillants au « 15 Yaar »
Des commerçants grossistes et détaillants vendent des « Yougou yougou » (Ndlr : de la friperie) de toutes sortes : draps, survêtements, jeans, tee-shirts, chemises, à la fois pour adultes et pour enfants.
C’est le cas de Mahamoudou Ouédraogo, commerçant grossiste. Il n’a pas eu de la chance d’aller à l’école et a choisi de faire comme son père. « Mieux, il a assuré la relève» nous dit-il.
«Au début, c’était difficile mais aujourd’hui je suis satisfait. Je travaille avec mon petit frère et trois jeunes que j’emploie. Je collabore, en outre, avec une trentaine de personnes. Je leur donne des balles de friperie à crédit. Ils les vendent et en retour on fait le point» explique-t-il.

Selon lui, la balle de friperie n’a pas de prix de vente fixe. Le prix dépend de la qualité et de la catégorie de vêtements emballés : collants, jupes, robes, tee-shirts, jeans. «Une balle de jeans premier choix, pesant 45 kg peut coûter 95.000 F.CFA ou plus» explique-t-il.
Olivier Nikièma, lui, est un commerçant détaillant. Il dit vendre des habits pour enfants, surtout pour les petites filles, depuis trois ans. « J’ai choisi de vendre pour les enfants car les parents s’occupent mieux de leurs enfants que d’eux-mêmes. Cela facilite le marché » indique-t-il.

Comme tout travail, les difficultés ne manquent pas dira M. Nikièma : « Parfois, les balles que j’achète ne renferment pas de bons « yougou youyou » (vêtements). Quand c’est ainsi, j’ai des difficultés à les écouler auprès des clients. Et ce n’est pas facile de réaliser des bénéfices » reconnaît-il.
Des clients visitent des magasins
Pendant que nous échangeons avec le jeune Nikièma, un couple lui rend visite. C’est le couple Kaboré qui prépare déjà la rentrée des classes de leurs enfants. Nadège Kaboré déclare : « Je suis venue acheter des habits pour les enfants à l’approche de la reprise des classes. »

Pour elle, les habits «prêts à porter» sont excessivement chers comparés à ceux de la friperie. « Ici aussi, les prix ont augmenté comparés à ceux d’une certaine année où les habits se négociaient à 200 F.CFA, 300 F.CFA et au plus à 500 F.CFA l’unité. Mais c’est encore abordable » souligne-t-elle.
Chez le commerçant Nikièma, le couple Kaboré a déboursé 30.000 F.CFA pour l’achat des habits de leurs enfants.
A la boutique de M. Ouédraogo, nous trouvons Rouki Ilboudo. Elle nous déclare vendre au détail des habits pour enfants : «Je suis venue acheter une balle de pull overs pour enfants chez mon grossiste Ouédraogo» dit-elle. Et d’annoncer qu’elle a acheté la balle à 45.000 FCFA.