La caravane de presse initiée par les Académiciens de leadership en agroécologie, en partenariat avec le consortium «CESAO-AI et Afrique verte du Burkina», a entamé sa deuxième journée dans la région des Hauts-Bassins le 15 octobre 2024. Après un départ matinal à 6h30 de Ouagadougou, les caravaniers sont arrivés à Houndé (province du Tuy), autour de 11h30.
Par Prisca Konkobo
L’objectif de la caravane de presse, qui s’est déroulée du 14 au 17 octobre 2024, était de faire découvrir les avancées et les réalités de l’agro-écologie au Burkina. Pour cette deuxième journée, la visite a concerné trois sites agro-écologiques dans la région des Hauts-Bassins.
Le champ-école de Houndé
À Houndé, la caravane s’est arrêtée sur un champ-école agro-écologique soutenu par l’ONG GRET dans le cadre du projet «OKDB Tuy». Sur place, deux micro parcelles de maïs ont été mises en place côte à côte : sur l’une sont appliquées des pratiques agro-écologiques, et l’autre est exploitée de manière conventionnelle avec des produits chimiques.
Abdraïme Sawadogo, animateur du projet, explique la démarche : « Les techniques agro-écologiques consistent ici à utiliser la fumure organique en grande quantité. Ce qui permet aux producteurs de protéger le sol et de produire à tout moment ».
Il souligne que cette approche a permis de maintenir la résilience des cultures en période de sécheresse : « Avec les poches de sécheresse que nous avons connues cette année, la fumure organique a permis à cette culture de tenir pendant longtemps. Par contre, l’autre micro parcelle qui a subi l’engrais chimique a souffert de la sécheresse ».
La ferme de Marcel Ouédraogo à Makognadougou
Après Houndé, la caravane a mis le cap sur Makognadougou pour visiter la ferme de Marcel Ouédraogo, un agro-écologiste passionné. Depuis 1994, sur ses deux hectares de terre, Marcel Ouédraogo vit en harmonie avec la nature, s’appuyant sur des pratiques durables et le respect de l’écosystème. « Après le Bac, j’ai essayé de faire quelque chose et j’ai opté pour l’agro-écologie. Je me suis dit que si je me mets à tout tailler, j’aurai perdu du temps et des ressources. J’ai essayé d’ajouter ce que je peux et vivre avec», raconte-t-il.
La ferme est également connue pour ses pépinières de diverses espèces d’arbres fruitiers, le baobab étant le plus prisé des plants. M. Ouédraogo encourage vivement ses compatriotes à adopter l’agro-écologie : « Vers le nord, c’était des forêts. Maintenant, c’est le désert. Il faut préserver ce qu’on a et même chercher à l’améliorer. »
Le champ-école de Yabasso
L’étape finale de la journée du 15 octobre a été Yabasso, un village non loin de Bobo-Dioulasso, où un autre champ-école agro-écologique a été mis en place dans le cadre du projet FAIR Sahel. Ce champ central est un espace collaboratif où les producteurs apprennent ensemble les techniques agro-écologiques.
Dr AdamaTraoré, agro-pédologue et chercheur à l’INERA (Institut national d’études et de recherche agricoles), un des responsables du projet, partage les objectifs poursuivis sur le site : «C’est essayer de revenir sur les procédés et pratiques anciennes que nous avons délaissés et sur lesquelles nous voulons que les producteurs reviennent».
«Nous avons développé des thématiques sur ces champs centraux sur lesquels nous avons de la rotation, les avantages de la rotation sur la production agricole et l’avantage de l’application de la fumure organique», explique-t-il.
Il ajoute que ces techniques commencent à être adoptées par de nombreux agriculteurs de la région : « Beaucoup ont déjà commencé à appliquer des thématiques que nous avons mises en place dans des champs centraux, dans lesquels ils interviennent tous. ».