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[Mémoire] L’Histoire du Burkina Faso racontée par les arts

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L’écriture de l’histoire du Burkina Faso est en chantier même si peu d’informations filtrent sur le projet. Si cette grande ambition d’écrire sur l’histoire du pays aboutit, nul doute que les arts contribueront à sa vulgarisation.

Par Merneptah Noufou Zougmoré

En mars 2019 s’était tenu à l’Université Joseph Ki-Zerbo un colloque qui avait réuni des experts en sciences sociales et humaines dans l’objectif d’écrire l’Histoire du Burkina Faso. Ce projet, à l’époque, avait reçu l’appui politique des autorités.

Selon les historiens, cette intention d’écrire sur l’Histoire du pays devrait respecter les normes scientifiques dont l’une était la tenue du colloque.

La suite, c’était d’aller chercher dans les archives et les bibliothèques au Burkina Faso et ailleurs dans le monde, les informations nécessaires pour ce travail.

C’est à l’issue de tout un processus que les ouvrages allaient être rédigés et publiés pour éclairer l’histoire de la Haute-Volta d’hier au Burkina Faso actuel.
Depuis la tenue de ce colloque et la célébration du centenaire de la constitution du pays, rien ne filtre sur les avancées de ce projet de rédaction. Peut-être des réunions se tiennent-ils dans des cénacles savants sans que le citoyen lambda n’en soit informé ?

Pour ceux qui croient que l’histoire d’un pays appartient à tous ses fils, si un jour les historiens parvenaient à terminer ce travail, en plus des ouvrages, les arts pourront aussi contribuer à sa vulgarisation.

La musique aussi véhicule l’histoire

En 5 minutes, par exemple, la musique peut véhiculer le message de plus de 200 pages d’essai, de roman ou d’ouvrage sur l’histoire d’un pays.

A titre illustratif, le 2 novembre 1967, les autorités de la Guinée de Sékou Touré avait mis en compétition les orchestres du pays.

Le Bembeya Jazz, alors ensemble musical de la ville de Beyla, avait remporté la première place avec le titre « Regard sur le passé » qui évoque les hauts faits de guerre du grand conquérant ouest-africain l’Almamy Samory Touré.

Pendant plus d’une heure, ce mythique groupe musical alternait récit et chant pour expliquer les batailles héroïques remportées par Samory et son armée.

Les récits subsidiaires qui racontent l’amitié de l’Almamy Touré avec Mory Findian Diabaté et d’un autre résistant à la colonisation, Alpha Yaya Diallo y sont rapportés. Sans oublier la trahison qui avait permis à l’occupant français de pouvoir enfin mettre la main sur Samory Touré, le résistant.

Après cet exploit artistique, « Regard sur le passé », le Bembeya Jazz sera élevé au rang d’Orchestre National ; d’autres orchestres emboîteront le pas au Bembeya Jazz.

Dans le cadre d’une éventuelle vulgarisation de l’Histoire du Burkina Faso, toujours en chantier, les récitals à la manière de « Regard sur le passé » peuvent servir comme moyen de diffusion.

En dehors des érudits qui chercheraient à lire des centaines de pages, il serait difficile qu’un public plus large s’intéresse au passé d’un pays à travers les livres.

Avec la musique, les mélomanes s’intéresseront à la musique à cause de la belle mélodie mais ils peuvent aussi ne pas rester indifférents au message très fort véhiculé.

Les « théâtreux » comme eux-mêmes se plaisent à s’appeler, qui manient l’art dramatique, ne doivent pas se laisser conter cette odyssée dans l’histoire d’une nation en construction.

Plusieurs adaptations d’ouvrages en pièces de théâtre sont les preuves que les dramaturges doivent prendre une part active à la diffusion de l’histoire du Burkina Faso.

La part du cinéma…

Le domaine voisin de l’adaptation dramatique, c’est le cinéma. Ousmane Sembène, célèbre cinéaste sénégalais, a d’abord été un écrivain.

Auteur de plusieurs romans, il s’était résolu à aller apprendre le métier de cinéaste à Moscou, dans l’ex-Union des Républiques Soviétiques parce qu’il estimait que le message passait plus facilement avec le 7ème art. Quand les historiens auront fini leur boulot, les réalisateurs pourront eux aussi se l’approprier.
Les Bandes dessinées et bien d’autres arts sous la supervision des érudits qui ont travaillé sur l’écriture de l’Histoire du Burkina Faso peuvent à travers ces supports contribuer à élever la conscience nationale.
Le professeur Cheikh Anta Diop n’avait pas tort quand il écrivait dans l’Unité Culturelle de l’Afrique Noire que : « Seule une véritable connaissance du passé peut entretenir dans les consciences le sentiment d’une continuité historique. »

Vivement que le projet sur l’écriture de l’Histoire du Burkina Faso connaisse une réalisation pour que les arts contribuent à sa vulgarisation.

www.libreinfo.net

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