Dans le but de renforcer la communication sur l’assainissement, le ministère de l’Environnement a initié un café média qui a réuni des techniciens dudit ministère et des journalistes. C’était le 21 mars 2024 à Ouagadougou.
Par Prisca Konkobo
Les données de la Banque Mondiale indiquent que le Burkina Faso perd plus de 86 milliards FCFA par an par manque d’assainissement. La question reste donc préoccupante.
Selon Bassina Ouattara, directeur du partenariat et de l’information sur l’assainissement, «le taux de défécation à l’air libre au Burkina Faso est de 33,6%.» Sur 8909 villages, seulement 518, soit 8,8% sont certifiés, ajoute-t-il.
Il ressort également que le taux d’accès à l’assainissement en milieu urbain est plus élevé qu’en milieu rural. Il est de 40,5% en milieu urbain et 22,7% en milieu rural. Le taux moyen d’assainissement au Burkina est de 28%.
Enjeux multiples…
Le directeur des études du partenariat et de l’information sur l’assainissement, Bassina Ouattara, a présenté l’assainissement des eaux usées et des excreta comme une priorité, rappelant l’importante rentabilité économique de ces investissements.
Selon le Conseil des Ministres Africain de l’eau ( AMCOW) , «1 dollar investi en assainissement procure 5 dollars de revenu soit 600FCFA vous procure 3000FCFA».
Sur le plan sanitaire, le manque d’assainissement est la première cause de consultation dans les formations sanitaires.
On note la «faible prévalence des maladies diarrhéiques, l’aggravation de l’état de malnutrition des enfants et l’augmentation de la mortalité surtout infantile.»
Sur le plan social, le manque d’assainissement «fragilise la main d’oeuvre locale, entraîne l’abandon de l’école par les filles, et est un frein à l’éveil des communautés et un manque de dignité.»
Le ministre de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement, Roger Baro, s’est voulu rassurant : « Le gouvernement est engagé pour que la question de l’assainissement quitte les salles pour être une réalité.» Aux journalistes, il a demandé une communication pérenne et permanente.
Engagements…
Au terme des échanges, les journalistes ont formulé des recommandations : «Maximiser sur les initiatives tels que ce café média, faciliter les échanges avec des leaders de la société civile, faciliter l’accès à l’information au niveau de la direction générale de l’assainissement des eaux usées et Excreta (DGAEUE)».
En outre, ils ont pris l’engagement de faire de la question de l’assainissement une priorité.
Ils se sont engagés à être des acteurs de plaidoyer au sein de leurs rédactions et à produire régulièrement des articles sur la question.
«Ce sera une manière pour nous de les accompagner en les incitant à adopter de très bonnes pratiques pour non seulement leur éviter certaines maladies et leur éviter de transmettre des maladies à leurs proches» a indiqué Benjamin Kouamé, journaliste.
Dans le but d’encourager la couverture médiatique de l’assainissement, plusieurs prix «Sanya-vie» ont été décernés à des journalistes pour leurs œuvres sur la question de l’assainissement.
«Nous les rassurons que le travail qu’ils font est très important et les exhortons à perpétuer les informations en termes de bonne utilisation des infrastructures d’assainissement», a déclaré le ministre de l’environnement, Roger Baro.
« Nous allons encourager les lauréats Sanya-vie, notamment ceux de 2025, en leur permettant de participer à de grands forums africains qui parlent de ces questions, principalement le forum Africasan», a-t-il ajouté.