Le gouvernement du Burkina Faso a vivement dénoncé ce mardi 2 mai 2023, la qualification du drame de Karma de «génocide» par le président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (CEDEAO), Umaro Sissoco Emballo.
Par Daouda Kiekieta
Le président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) Umaro Sissoco Emballo avait utilisé le concept « génocide » pour qualifier le drame survenu dans le village de Karma, au Burkina Faso le 20 avril 2023.
Dans un communiqué rendu public ce mardi, le porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo, fustige cette qualification de « génocide ».
Il soutient qu’une qualification aussi grave que celle de « génocide » portée sur les événements qui ont endeuillé les Burkinabè doit nécessairement se faire sous l’éclairage d’une enquête portée par une instance dûment habilitée.
«En s’autorisant une qualification hâtive et péremptoire des faits de Karma depuis des milliers de kilomètres du Burkina Faso, sans prises sur le déroulement des événements et avant même les conclusions des enquêtes en cours, le Président en exercice de la CEDEAO interfère dangereusement au nom de ses pairs avec l’institution judiciaire du Burkina Faso dont l’intégrité et l’indépendance ne sauraient souffrir de doutes » rappelle le porte-parole du gouvernement Jean Emmanuel Ouédraogo à la CEDEAO et son président en exercice.
Le gouvernement burkinabè invite donc la CEDEAO à prendre des dispositions pour un usage prudent et approprié de terminologies porteuses de germes, de confusion et d’aggravations des faits.
Le 27 avril dernier la CEDEAO a indiqué dans un communiqué que le drame de Karma qui a fait une soixantaine de morts selon le procureur et 147 morts selon les ressortissants du village « peut être traité comme un génocide selon les dispositions de la Cour Pénale Internationale (CPI)».