Le développement des infrastructures routières a été l’une des premières idées développées par les autorités chinoises dans les années 1900 pour la construction rapide de la Chine. Lors du séminaire de formation initié par le ministère chinois du Commerce à Beijing qui se tient du 10 au 23 avril 2024, l’ancien ambassadeur de Chine au Gabon Sun Jiwen est revenu sur les secrets de développement de ce pays de plus de 9 millions de Km², pour plus d’un milliard d’habitants.
Par Nicolas Bazié depuis Beijing, Chine
En 1901, la Chine était forcée par 11 puissances occidentales à payer des réparations de guerre avec à la clé, le paiement selon l’ancien ambassadeur de Chine au Gabon Sun Jiwen, d’indemnité de 980 millions de taels d’argent ainsi que la signature de « traités illégaux».
C’est en 1921, avec la création du parti communiste chinois que le pays va faire face à «l’agression étrangère» à l’effet de se libérer, informe le diplomate Sun.
Le véritable développement de la Chine commence en 1978, avec la mise en œuvre de la politique de réforme et d’ouverture sur l’extérieur par le président Deng Xiaoning, poursuit-il.
C’est ce que le Président actuel de la République populaire de Chine Xi Jinping a tenté d’expliquer dans son livre de 717 pages intitulé « Xi Jinping, la gouvernance de la Chine IV».
À la page 187 de ce livre, le chef de l’État déclare : « La réalisation du grand renouveau national est le plus grand rêve du peuple chinois depuis les temps modernes. Du fait de l’invasion des puissances étrangères et de la domination féodale corrompue depuis les temps modernes, notre pays a laissé passer les opportunités apportées par la révolution industrielle, mettant la nation chinoise en retard par rapport à son époque et lui faisant connaître de nombreuses souffrances».
Selon l’ancien ambassadeur chinois qui a animé une conférence thématique sur la modernisation à la chinoise, le 11 avril 2024, devant des professionnels de médias burkinabè, la Chine a décidé de mettre d’abord l’accent sur la construction des infrastructures routières et maritimes, reliant le pays à ses voisins, question de développer l’économie.
Une idée du président Zhou Enlai qui indiquait ceci en 1954 : « Si nous ne mettons pas en place une industrie, une agriculture, des transports et une défense modernes, nous ne pourrons pas combler notre retard ».
Au fil des années, la Chine a mis en place des mesures drastiques dans l’optique de se positionner sur l’échiquier mondial, en créant également, des zones économiques spéciales où «plus de 10 millions de jeunes sont allés travailler».
En plus, à écouter le diplomate Sun, le pays a débuté une réforme dans les villes de la Chine avec par exemple, le développement du marché des capitaux et la mise en place des bourses; la privatisation de la quasi-totalité des petites et moyennes entreprises publiques ; et la libéralisation des prix des produits sur le marché. Parlant du marché des capitaux, les autorités chinoises permettent à un investisseur étranger de venir créer une société avec des partenaires locaux (chinois comme actionnaire). Des années en arrière, cela n’était pas possible en Chine.
En 2001, la Chine adhère à l’organisation mondiale du commerce avec pour seul objectif «développer son commerce extérieur de façon rapide ».
En 2018, à en croire les chiffres donnés par l’ancien ambassadeur, la part de la Chine dans l’économie mondiale a été de 14,8% et dans le top 500 des entreprises mondiales, 115 ont été chinoises. 20 millions d’entreprises ont été créées la même année indique M. Jiwen.
De nos jours, l’Empire du milieu met l’accent sur l’éducation (aller à l’école est une obligation, construction de 3000 universités, de 123 000 écoles techniques et professionnelles, ndlr), la santé, l’employabilité des jeunes.
« 12 millions ou plus de nouveaux emplois sont créés chaque année pour les diplômés et les travailleurs migrants dans les villes », fait noter Sun Jiwen qui explique que le gouvernement encourage les jeunes à quitter les campagnes pour la ville pour ensuite les employer dans diverses activités.
À l’heure actuelle, ce sont 50 millions d’entreprises privées qui ont été créées à travers le pays, conclut l’ambassadeur Sun.
Une expérience de développement que la Chine partage avec ses partenaires africains comme le Burkina Faso.