Le projet Pôle d’excellence africain « Africa Multiple » a livré les résultats de son projet de recherche sur le cinéma burkinabè au cours d’un atelier de restitution tenu à Ouagadougou le 30 novembre 2024.
Par Natabzanga Jules Nikiema (correspondant)
Le Projet de recherche en cinéma au Burkina est intitulé « De 2000 à 2020, deux décennies de films de fiction burkinabè : acteurs/actrices, orientations thématiques et profils esthétiques». Ce sont les résultats dudit projet qui ont été restitués le samedi 30 novembre 2024 à Ouagadougou après deux ans de travaux.
C’est une équipe constituée de Valentine Palm/Sanou, Sébastien Yougbaré, Zakaria Soré et de Ute Fendler, et dirigée par Justin T. Ouoro, qui a conduit l’étude. La restitution des résultats de deux années de recherche s’est faite devant des professionnels du cinéma, des enseignants-chercheurs et des étudiants en master et en doctorat intéressés par la thématique du cinéma, de l’art et/ou du genre.
L’objectif de l’atelier de restitution est de faire le retour des informations recueillies et traitées aux différents acteurs du cinéma dans le but de leur faire prendre conscience des observations formulées sur des aspects particuliers comme le genre, les avis du public, les thèmes, etc., en permettant un éventuel recadrage des analyses et/ou le recueil de compléments d’informations auprès des participants.
Suite à la présentation des résultats, des échanges contradictoires sur des questions complexes et essentielles autour des métiers du cinéma et sur les œuvres filmiques ont eu lieu.
Pour Adama Roamba, producteur et réalisateur, « c’est tout le secteur (ndlr, cinématographique) qui est malade ». « Et ça nous permet de comprendre mieux et avoir des statistiques ». Selon Kady Traoré, réalisatrice, productrice et actrice à la base, « c’est déjà énorme même s’il y a des choses qu’il faut améliorer ». Et Augusta Palenfo, artiste-comédienne, de préciser que «les statistiques qu’ils ont sont un peu anciennes ». En consequence, « il faudra réactualiser les données du ministère parce qu’actuellement il y a d’autres statistiques », indique la comédienne.
Quant à Valentine Palm/Sanou, maître de conférences en sciences du langage spécialité sémiotique visuelle à l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, « l’objectif, c’est de regarder à partir des années 2000 jusqu’à 2020 qui sont les acteurs du cinéma burkinabè, les thématiques abordées, le profil esthétique. Donc, ce qui fait la spécificité de ce cinéma de cette époque de 2000 à 2020 ».
« C’est un outil qui nous permettra de nous projeter pour notre cinéma à venir, ce qu’on voudrait qu’il soit et cette étude permet d’avoir des données pour les étudiants qui se forment en cinéma », précise Mme Palm/Sanou.