La Banque mondiale a publié deux rapports, en lien avec l’économie burkinabè, où elle a formulé aussi des recommandations pour mieux orienter la croissance économique du pays.
Par Nicolas Bazié
Le premier rapport est une note qui souligne les tendances économiques récentes du Burkina Faso et analyse les perspectives économiques à court et moyen termes, en mettant l’accent sur le renforcement de l’assistance sociale.
Quant au deuxième rapport, intitulé « Mémorandum économique», il s’agit d’un document qui analyse d’une part les évolutions économiques du pays au cours des décennies passées, et d’autre part, construit des scénarios de croissance à long-terme.
Ce dernier indique que « la croissance économique du Burkina Faso au cours des dernières décennies n’a pas suffi à assurer une forte transformation structurelle de son économie, ni à réduire d’une manière significative le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté».
Le Mémorandum économique s’est fortement enrichi des échanges avec des chercheurs burkinabè et internationaux, lors d’un symposium organisé à l’Université Thomas Sankara de Ouagadougou en mars 2023.
« Le rapport de synthèse (des échanges, ndlr) comprend de nombreuses options politiques dont le Burkina Faso peut se servir pour passer à un meilleur modèle de croissance », a dit Daniel Pajank, économiste senior pour le Burkina Faso à la Banque mondiale, et co-auteur du rapport en question.
Dans ce rapport, en effet, la Banque mondiale a formulé des recommandations de politiques publiques, pour orienter l’économie vers « une croissance plus efficace, durable et inclusive».
Ces politiques sont notamment l’augmentation de la productivité agricole, une amélioration de l’allocation des ressources et de la productivité grâce à de meilleurs transports ainsi que la parité femmes-hommes.
Pour la Banque mondiale, il faut atténuer et gérer les risques agricoles en promouvant l’agriculture climato-intelligente, l’irrigation, la restauration des terres, l’assurance et la réduction des risques, et en soutenant les personnes déplacées et vulnérables.
Elle préconise également le renforcement de l’environnement favorable aux entreprises privées « en réduisant les obstacles à l’accès à l’électricité, aux services numériques et au financement».
À cela s’ajoute le développement des capacités des entreprises à utiliser davantage la technologie, en favorisant l’accès aux connaissances extérieures et l’exposition à l’expérience internationale et aux chaînes de valeur et en réduisant les droits de douane et les réglementations qui entravent l’adoption des technologies.
À lire le rapport, on relève que l’objectif de la Banque mondiale est de voir une accélération de la croissance économique du Burkina Faso, à même de placer cette économie « sur la voie du statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure».
Une croissance économique bien orientée
Le 24 novembre 2023, à l’issue d’une audience avec le chef de l’État burkinabè, le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Jean-Claude Kassi Brou notait que la croissance économique du pays était bien orientée.
«Au niveau du Burkina Faso, nous avons noté que la croissance économique, l’inflation et les agrégats sont bien orientés», disait-il, sans oublier que le 13 février 2023, le gouverneur de la BCEAO avait salué la résilience de l’économie burkinabè, au regard des défis sécuritaire et social.
Selon des données publiées par le Fonds monétaire international (FMI), au cours du mois d’avril 2024, concernant ses perspectives économiques régionales, le Burkina Faso qui était 5e deviendra la 4e économie de la Zone CFA en 2024.
Une économie estimée à 21,9 milliards de dollars, soit 13 178 milliards 609 millions 700 000 FCFA, contre un PIB de 20,3 milliards de dollars en 2020.