Le service régional de la police judiciaire de l’Est a organisé une conférence de presse à Fada N’Gourma, le 6 mars 2024, pour communiquer les résultats d’une enquête menée sur un vaste réseau de détournement d’engrais subventionnés par l’État et destinés aux producteurs de la région. A l’occasion, il a expliqué le mode opératoire du réseau démantelé.
Par Soanguipali Coulidiati, Correspondant dans le Gourma
Tout est parti d’une dénonciation de vente des engrais subventionnés par l’Etat au bénéfice des producteurs de la région de l’Est au grand marché de Fada N’Gourma.
Ainsi, les investigations ont permis d’interpeler « 18 personnes dont 10 agents du ministère de l’Agriculture et 8 commerçants dont l’âge varie de 24 à 63 ans, la saisie de 723 sacs d’où 36 tonnes et 03 sacs d’engrais d’une valeur de 21.890.000 francs CFA, selon le prix actuel du marché, et une somme de 21.140.000 » informe le chef de service régional de la police judiciaire de l’Est, le commissaire Zakaria Traoré.
A cela, le commissaire a précisé que sur ces « 36 tonnes et 3 sacs d’engrais saisis, 18 tonnes et 1 sac d’engrais proviennent du grand marché de Fada N’Gourma ».
Il a expliqué que le mode d’emploi est complexe et consiste « à rassembler des cartes nationales d’identités et à les faire enregistrer comme des producteurs afin de prélever cette quantité pour revendre avec les commerçants du marché à un prix supérieur au prix de la subvention tout en bénéficiant du surplus. »
La fraude, selon les explications du commissaire Zakaria Traoré, se déroule principalement à deux niveaux. « À l’échelon moyen, le mode opératoire consiste à exécuter les instructions de l’échelon supérieur, à trouver les pièces justificatives et a profité de l’inattention pour détourner ce qui serait en leur contrôle. » a-t-il dit
A l’échelon supérieur, il a indiqué que cela consiste à s’octroyer des marchés à détourner la subvention de l’Etat pour exécuter et à instruire l’échelon moyen à fournir des pièces justificatives.
Face à une telle fraude, le commissaire a interpelé la responsabilité de chaque individu : « Il est plus que jamais Impératif de repenser la déontologie professionnelle de nos agents qui animent la vie de l’administration publique burkinabè aux valeurs de civisme enseignées dans nos écoles et à l’éducation familiale de nos enfants ».
Le directeur général de la production agricole Prospère Zemba, pour sa part, a rassuré que des dispositions sont prises pour éviter à l’avenir ces cas de détournement.