Le lundi 20 novembre 2023, à Ouagadougou, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Aboubakar Nacanabo, a procédé au lancement de la plateforme e-Timbre. Quelques jours après son lancement, sur le terrain, libreinfo.net a fait le constat de son usage.
La plateforme e-Timbre est crée pour alléger la tâche aux citoyens et résorber la rupture des timbres dans le pays. Seulement, voilà ! Dans sa mise en œuvre, des difficultés subsistent. C’est du moins, le constat fait en plusieurs endroits de la ville de Ouagadougou le mardi 28 novembre 2023.
Au commissariat de Ouaga 2000, plus précisément au service de la légalisation, des usagers rencontrés sont découragés. Car, la plateforme e-timbre ne fonctionne pas. Ils ont été orientés vers le commissariat de police de l’Arrondissement de Bogodogo.
Si Alimata Traoré, apprécie la réforme qui est faite dans le sens d’aider les citoyens, elle déplore cependant la non prise en compte du niveau de la population en ce qui concerne la maîtrise de la procédure d’achat.
Autrement dit, pour elle, ce qui cause problème, c’est la manière dont il faut procéder en suivant les différentes étapes pour pouvoir acheter le timbre en ligne.
Ils sont combien qui disposent de téléphone android ? S’est-elle interrogée. «J’ai l’impression que dans cette réforme, le gouvernement a mis les charrues avant les bœufs », explique Alimata Traoré remontée contre les autorités de son pays.
Et Souleymane Ouédraogo, venu légaliser des documents, de dire que « le gouvernement est allé vite en besogne sans prendre le temps d’expliquer à la population, les procédures d’achat sur la plateforme e-Timbre».
« Certes, on doit aller vers l’évolution, mais cette affaire de eTimbre crée plus de problèmes qu’elle en résoud », s’énerve-t-il.
Il poursuit en indiquant que si le gouvernement avait pris le temps nécessaire d’expliquer aux citoyens la procédure d’achat du timbre sur la plateforme, et faire un essai pendant quelques mois, « on allait éviter les désagréments que nous vivons actuellement », soutient-il.
Pour Alassane KonKobo, « on veut l’évolution, mais cette évolution doit profiter à toute la population. Actuellement, nous souffrons pour avoir les timbres physiques, n’en parlons pas de cette histoire de e-Timbre ».
Il ajoute que : « Nos autorités doivent revoir le fonctionnement de cette plateforme pour que les Burkinabè en profitent au mieux. Actuellement, le système fait plus de mécontents ».
Dans un autre commissariat, notamment celui de l’arrondissement de Bogodogo, le constat est similaire, à la différence que la plateforme e-Timbre fonctionne.
Ce qui est déplorable en cet endroit, c’est le temps passé pour faire une légalisation. Pour Roger Sawadogo, « tu peux faire pendant plus d’une heure d’attente et l’agent de police te dira qu’il n’y a plus de réseau ».
Roger estime qu’« on aurait pris toutes les dispositions avant de se lancer dans une telle publicité qui ne répond pas exactement à nos attentes. Si c’était avec le timbre physique depuis là, je vaquais à d’autres occupations ».
Ils sont nombreux qui encouragent le gouvernement à innover, encore qu’il faudrait que cela soulage la peine des populations.