Le top départ de l’opération d’enrôlement biométrique des élections couplées a été donné dans la matinée de ce lundi 10 février 2020 à Dédougou, dans la région de la Boucle du Mouhoun. C’était en présence du premier ministre Christophe Dabiré, accompagné par le président de la CENI, Newton Ahmed Barry, des membres du corps diplomatique, des autorités militaires et paramilitaires, autorités coutumières et religieuses.
Par Aïna Touré, stagiaire de retour de Dédougou
C’est le Premier ministre qui a présidé ce 10 février 2020 dans la cité de Bankuy, la cérémonie officielle de lancement de l’opération de révision des listes électorales biométriques pour les élections couplées présidentielles et législatives de 2020.
Le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Edgard Sié Sou, a remercié les premières autorités du pays pour le choix porté à sa région pour abriter le lancement officiel de l’opération d’enrôlement qui « va jeter les bases des futures échéances électorales à venir ».
Deux provinces de la région dont le Sourou et la Kossi étaient en état d’urgence et sous-couvre-feu depuis près de quatre mois, à cause de la situation sécuritaire préoccupante, a rappelé M. Sou. Il a pris l’engagement tout comme son prédécesseur, Pierre Dakuyo, représentant le chef de canton de Dédougou de faire en sorte que le processus d’enrôlement se passe bien sur l’ensemble du territoire national, afin qu’en novembre prochain, les élections se déroulent dans les meilleures conditions ici au Burkina Faso.
22 000 personnes enrôlées à l’étranger sur plus de deux millions de diaspora : l’Opposition s’inquiète et s’interroge sur les conditions organisationnelles
« La réussite d’une élection démocratique incontestable dépend de l’état de fiabilité du fichier électoral comme condition sine qua non. Vous avez emprunté la voie légale et nous ne pouvons que nous en réjouir. Nous vous souhaitons une belle et féconde réussite », s’est ainsi adressé Amadou Dicko, représentant de Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition politique burkinabè, s’adressant au président de la CENI.
Le représentant de l’opposition politique a affirmé ne pas passer sous silence des circonstances qu’il juge incompréhensibles pour l’enrôlement des compatriotes vivant à l’étranger. « L’opposition politique s’inquiète et s’interroge sur les conditions organisationnelles ayant abouti au résultat d’environ 22 000 personnes enrôlées. Pourquoi et comment est-on arrivé à obtenir un tel résultat, alors que notre diaspora est estimée à plus de deux millions d’âmes ? En tout cas la classe politique, la majorité et l’opposition doivent assurer sa participation en s’accordant sur la révision en minima du code électoral portant essentiellement l’extension des lieux de vote afin de les rapprocher le plus possible des électeurs », a mentionné Amadou Dicko, avant d’ajouter : « L’opposition politique voudrait saisir cette opportunité pour interpeller la CENI sur la nécessité de reprendre ou soit poursuivre l’enrôlement de nos compatriotes de l’étranger, afin d’assurer leur participation pleine et entière ».
Gnénilé Kadinza, au nom de la majorité présidentielle a indiqué que « Nous avons à participer au choix des politiques qui nous gouvernent et qui engagent le destin individuel et collectif. La majorité invite les populations à se mobiliser pour l’inscription ou la réinscription en cas de nécessité, et à réserver aux opérateurs un accueil cordial, chaleureux et fraternel. Le succès des opérations permettra d’offrir à un plus grand nombre et c’est notre devoir à tous de participer aux échéances à venir, d’accomplir les devoirs civique ».
« Votre carte d’électeur est votre arme pour défendre notre Burkindlim» (Newton Ahmed Barry )
« Il y a la psychose de l’insécurité et le drame de nos compatriotes déplacés », a rappelé Newton Ahmed Barry, président de la commission électorale nationale indépendante (CENI), qui revient sur le contexte dans lequel se déroule la révision et l’enrôlement des électeurs pour cette année.
L’enrôlement biométrique qui a débuté ce 10 février 2020, s’étendra sur 10 jours. Selon le premier responsable de la CENI, « nous avons un énorme défi : Trouver et enrôler 4,5 millions de nouveaux électeurs ». C’est pourquoi, M. Barry invite tous les acteurs concernés, hommes, femmes, jeunes, à s’inscrive « massivement » sur le fichier électoral, tout en poursuivant qu’« en ces moments difficiles, votre carte d’électeur est votre arme pour défendre notre Burkindlim. Notre refus de nous soumettre à tout diktat, d’où qu’il vienne ».
Ainsi, il sera accordé de petites subventions à une centaine d’OSC pour aider à sensibiliser pendant toute la période de l’enrôlement, a annoncé le patron de la CENI. Par ailleurs, le président, a sollicité au gouvernement la prise d’un décret pour permettre aux jeunes qui auront 18 ans en 2021 et qui voudraient participer aux élections couplées de pouvoir s’inscrire sur le fichier pendant cette opération. Il a témoigné de l’importance de ce décret en précisant que si les élections municipales sont maintenues à bonne date, environ 150 000 nouveaux majeurs pourraient être exclus.