Le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres dit apprendre avec regret que, le 23 décembre, le gouvernement de transition du Burkina Faso a déclaré persona non grata la Coordinatrice résidente/Coordinatrice humanitaire des Nations Unies et responsable désignée dans le pays, Mme Barbara Manzi. Il s’est exprimé ce 24 décembre 2022.
Par Nicolas Bazié
« La doctrine de persona non grata ne s’applique pas aux fonctionnaires des Nations Unies » clame le secrétaire général de l’ONU qui dit regretter cette décision des autorités burkinabè d’expulser la Coordinatrice résidente du système des nations unies Barbara Manzi.
Il va même citer des articles de la charte de l’ONU en la matière : « En vertu des articles 100 et 101 de la Charte des Nations Unies, les fonctionnaires des Nations Unies sont nommés par le Secrétaire général, et ne sont responsables que devant l’Organisation et les États membres des Nations unies qui s’engagent à respecter leur caractère exclusivement international ».
António Guterres parle aussi d’immunité, cette assurance puissante qui protège les fonctionnaires internationaux. « Conformément à l’article 105 de la Charte, l’Organisation bénéficie de privilèges et immunités, y compris le droit pour ses fonctionnaires de rester au Burkina Faso afin d’exercer leurs fonctions au nom de l’Organisation » a-t-il fait savoir.
Pour lui, « seul le Secrétaire général, en tant que Chef de l’administration de l’Organisation, est habilité à décider, après une enquête minutieuse, du retrait de tout fonctionnaire des Nations Unies ».
Le 23 décembre 2022, Barbara Manzi a été déclarée persona non grata par les autorités burkinabè et elle a été expulsée du territoire le même jour.
La ministre des Affaires étrangères du Burkina, Mme Olivia Rouamba avait tenté d’expliquer les raisons qui ont prévalu cette expulsion de la fonctionnaire des nations Unies.
En substance, elle avait fait comprendre que la concernée voulait évacuer des familles des diplomates du système de nations unies de Ouagadougou pour raison sécuritaire.
Une décision qui a été prise de façon unilatérale selon la ministre qui a indiqué que cela est « inconcevable ».
La ministre a ajouté que le chef de l’Etat burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré a même contacté le secrétaire général de l’ONU pour mieux éclairer sa lanterne et qu’António Guterres a dit ne pas être au courant de la décision de Mme Manzi.
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