Le Burkina Faso a commémoré le dimanche 26 juin 2022, la 35e journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic illicite de drogues. La journée est célébrée sous le thème: « Assèchement des sources du financement du terrorisme : quelle part contributive de la lutte contre le terrorisme ?». Le ministre de la sécurité, Omer Bationo, qui a présidé l’événement a indiqué que 122, 817 tonnes de drogues ont été saisies au cours de l’année 2021. Pour mieux situer les responsabilités, le ministre a poursuivi que 313 personnes ont donc été déférées devant les parquets.
Par Aminata Ouédraogo, stagiaire
Le Burkina Faso, en plus d’être un pays de transit, est devenu de plus en plus, consommateur de drogue au regard des récentes statistiques. Selon les experts, le trafic illicite de drogue est l’une des sources du financement du terrorisme dont le pays fait face depuis 2015.
Pour le Colonel-Major Omer Bationo, par ailleurs président du comité national de la lutte contre la drogue, le lien qui existe entre le terrorisme et le trafic de drogue est de plus en plus évident au Burkina Faso.
«Plusieurs rapports de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le Crime (ONUDC) ont révélé que le trafic de drogues constitue l’une des principales sources de financement du terrorisme», a- t-il déploré. Il a également souligné que pour lutter contre le terrorisme, il faut « tarir les sources de financement».
La consommation de la drogue au sein de la population et particulièrement dans le milieu scolaire était également à l’ordre du jour. Le secrétaire permanent du comité national de la lutte contre la drogue, Frank Compaoré, a déploré la consommation de la drogue dans les établissements scolaires. Pour lui, « la drogue se vend même dans nos internats».
Face à cette situation alarmante, le Colonel-Major Omer Bationo a montré la nécessité de l’élaboration d’un référentiel national d’urgence pour lutter efficacement contre le terrorisme. « Jusque là, le Burkina ne dispose pas d’une stratégie de lutte contre le trafic de la drogue», a-t-il fait savoir.
Le ministre de la sécurité, colonel-major Bationo a invité le gouvernement à s’impliquer davantage dans cette lutte. Par ailleurs, il a souhaité le changement du statut du Comité national de la lutte contre la drogue en un Conseil Supérieur, afin de lui donner les moyens nécessaires pour mener des actions plus amples.
Au cours de la commémoration de la journée internationale de la lutte contre la drogue, les organisateurs ont incinéré symboliquement 16, 88 tonnes de drogues. Ce qui représente la saisie des différents services opérationnels de la région du centre.
Le secrétaire permanent du CNLD, M.Compaoré, a déclaré qu’une grande partie de la drogue est sous procédure judiciaire. Sa structure va lancer une campagne d’incinération dans les jours à venir.
Il a également interpellé les populations sur le danger de la consommation de la drogue et les a invité à dénoncer ceux qui sont en possession.
Quant aux premières autorités, le secrétaire permanent les exhorte à faire de la lutte contre la drogue un cheval de bataille. Pour lui, cette démarche contribuera à éradiquer le terrorisme au Burkina Faso.
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