- Un regroupement d’associations burkinabè en collaboration avec Cordoba Peace Institute (CPI) de Genève a organisé une formation de renforcement des capacités de 20 journalistes sur la problématique de l’extrémisme violent, la radicalisation et la promotion du dialogue inter religieux.
Dans ce contexte de crise sécuritaire que vit le Burkina Faso, l’usage des terminologies liés aux faits religieux par les professionnels des médias s’avère décisif.
C’est dans ce sens que plusieurs associations burkinabè ont organisé une formation ce mercredi sur la problématique de l’extrémisme violent, la radicalisation, les tensions interreligieuses et les solutions pour une paix durable.
Une vingtaine de journalistes ont été formés sur plusieurs thématiques notamment la gestion des crises selon les livres révélés et les traditions locales, extrémisme et violence, les outils d’analyse des conflits et journalisme en temps de crise ou de guerre.
Sur la question de la gestion des crises selon les textes islamiques, le paneliste Imam Halidou Ilboudo a estimé qu’une foi musulmane bien vivante doit impacter la vie du croyant et de son entourage.
Pour lui, les actes d’adoration comme la prière, le jeûne doivent avoir pour finalité de rendre l’être meilleur aussi bien vis-à-vis de son créateur que de la société.
Ainsi, une éducation spirituelle holistique, la justice, la sagesse, le respect du bien public, la miséricorde sont des éléments qui peuvent fortement contribuer à ramener la paix.
Pour sa part, M. Henri Rouamba de la Communauté chemin neuf a souligné que le pardon, la conciliation, la vérité et la reconversion sont entre autres des éléments clés pour le rétablissement de la paix.
« Pour être concret, il s’agit de quitter la peur qui empêche le pardon » a dit Henri Rouamba, ajoutant que cela n’exclut pas la légitime défense lorsque la situation l’oblige.
Selon Dr Abbas Aroua, directeur de Cordoba Peace Institute (CPI) à Genève, l’approche sécuritiste qui consiste à ramener tout aux armes, n’est pas la seule solution.
« Il faut intégrer les volets économique, idéologique, dialogue » a préconisé Dr Aroua qui a exposé sur le thème « extrémisme et violences » depuis Genève en Suisse.
Selon Ahmed Zacki Traoré, membre du CPI et l’un des organisateurs, cet atelier de formation permet aux journalistes de se familiariser avec les concepts liés à la radicalisation, à l’extrémisme.
« Les journalistes sont des sources d’informations pour la société. S’ils ne maîtrisent pas certaines terminologies, ils peuvent tromper leurs auditoires » a expliqué, Ahmed Zacki Traoré.