Plusieurs stations d’essence restent fermées ce 29 décembre 2022 dans la capitale burkinabè. C’est le constat qu’a fait Libreinfo.net à Ouagadougou, malgré les assurances du ministre en charge du Commerce et de l’Industrie, Serge Poda. Ce dernier, au cours d’un entretien accordé à la télévision nationale rassurait la population que « les livraisons vont recommencer dès le soir du 27 ou le matin du 28 décembre 2022 ».
Par Valérie Traoré
Dans les artères de la capitale du pays, beaucoup de stations d’essence sont fermées pour manque de carburant.
Des stations qui étaient pleines de clients avec des engins à deux et à quatre roues sont maintenant vides. Les stocks d’essence ont été épuisés en seulement 72 h. Dans la journée du 28 décembre, les stations d’essence fermaient l’une après l’autre.
Le 27 décembre, le ministre du commerce Serge Poda avait pourtant déclaré avec assurance que la situation va se décanter à partir du même soir ou le lendemain mais jusqu’à ce jour 29 décembre, la normalisation de cette situation n’est toujours pas effective.
« Les livraisons vont recommencer dès le soir du 27 ou le matin du 28 décembre 2022 » avait dit le ministre qui appelait même les populations à ne pas paniquer.
En circulation, on aperçoit des usagers de la route pousser leurs engins à la recherche de ce liquide « précieux » qui devient de plus en plus rare au point où la circulation n’est plus dense comme d’habitude.
J’ai rencontré une dame. Elle s’appelle Awa Tougouri. Derrière sa moto qu’elle était en train de pousser parce qu’étant à sec, était assis son enfant.
Toute en sueur, avec le visage crispé, elle déclare : « Depuis des heures, je cherche du carburant avec mon enfant, hier le communiqué du ministre m’avait rassuré. Je me disais qu’à 15h on allait avoir du carburant partout. C’est dommage de nous laisser vivre comme ça. Tout est bloqué. S’il y a un problème que l’on nous le dise sinon il y a trop de contradiction dans le message du ministre. On attend de voir ».
A la Zone d’Activités Diverses (ZAD) de Ouagadougou, je me retrouve dans une station d’essence. Là, des usagers n’entendent pas de bonne oreille les dires du ministre Poda. Parmi eux, il y a M. Martin Ouédraogo qui trouve que l’annonce du ministre n’a rien apporté de nouveau à la situation.
«Les gens ne sont pas rassurés. Nous voyons que moins de stations ont toujours des réserves. Nombreuses sont ces stations que j’ai vues et qui sont vides. Le ravitaillement dont parle le ministre va-t-il arriver quand ? » s’interroge M. Ouédraogo.
Dans les rangs des conducteurs de motos ou de véhicules, on note la présence d’autres clients. Eux, ce sont des revendeurs. Ils tiennent tous de gros bidons qu’ils remplissent de carburant pour le revendre à un prix très élevé.
Ce sont des commerçants que Moussa Kaboré ne semble pas supporter. « Mon véritable problème ce sont les revendeurs , ils profitent de la situation de façon malhonnête ».
Le manque de carburant dans la ville de Ouagadougou commence à impacter aussi le travail.
Dans la capitale des deux roues, beaucoup de travailleurs n’arrivent plus à se procurer le carburant pour aller au service. Fatigués de se promener à la recherche du carburant, ils sont nombreux à rester à la maison.
Le 26 décembre 2022 la Direction Générale de la Société nationale burkinabè des hydrocarbures (SONABHY) informait les populations que la distribution du carburant Super 91 connaîtra de fortes perturbations en raison des opérations de maintenance dans certains dépôts côtiers abritant des stocks. La SONABHY avait estimé que la situation se normaliserait en début d’année 2023.
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