Le dossier sur l’assassinat de l’étudiant Dabo Boukary est programmé pour être jugé au mois de septembre 2022. L’annonce a été faite par le ministère de la justice dans un communiqué publié le lundi 25 juillet 2022.
L’assassinat de l’étudiant Dabo Boukary est devenu le symbole d’une lutte estudiantine. C’est le cas l’UGEB, l’Union générale des étudiants burkinabè qui commémore chaque année l’anniversaire de cet assassinat.
Depuis plus de 30 ans, les étudiants réclament justice pour leur camarade à travers des conférences de presse et de marches. Finalement, le dossier sera jugé en septembre 2022, a annoncé le ministère de la Justice le 25 juillet dans un communiqué.
Dans le dossier de l’étudiant qui était en 7e année de médecine et assassiné en 1990, trois accusés comparaîtront, pour « complicité d’arrestation illégale et séquestré aggravée, complicité de coup et blessures ayant entraîné la mort, sans intention de la donner et recel de cadavre», souligne le communiqué du ministère.
Contacté par libreinfo.net, le président de l’Union générale des étudiants burkinabé ( UGEB) n’a pas voulu piper mot sur le sujet. Il déclare néanmoins en ces termes : « Nous avons appris l’information sur la page du ministère et attendons de rencontrer notre conseil sur l’affaire avant toute réaction ».
Pour lui, c’est « la voie idéale et la plus sûre d’avoir l’information fiable sur la question ». Le président de l’UGEB estime que le ministère de la justice est censé leur informer sur « l’évolution du dossier ».
Dabo Boukary avait été enlevé par des militaires dans la journée du 19 mai 1990, après une manifestation au campus. A cette époque-là, après son arrestation, l’étudiant avait été conduit au Conseil de l’entente , l’une des premières bases de l’ex Régiment de la sécurité présidentielle ( ex-RSP). C’est dans ce lieu que l’étudiant aurait subi une torture que lui avait infligé la garde présidentielle jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Dabo Boukary a été arrêté par le Lieutenant Gaspard Somé, le Sergent-chef Nassirou Amadou Maïga et le Sergent Magloire Yougbaré, indiquait le journal Courrier confidentiel dans l’une de ses parutions en 2020. Le journal avait aussi révélé que Gilbert Diendéré et Mamadou Bamba sont des têtes inculpées dans l’affaire.
Toujours dans cette affaire, feu Salif Diallo y a été également cité. En janvier 2017, l’avocat de la famille Dabo, Me Bénéwendé déclarait : « le Président de l’Assemblée nationale Salif Diallo s’est déjà exprimé sur la question … Sous réserve du respect du secret de l’instruction, ce que je retiens de ce que Salif Diallo avait déclaré après son audition, c’est qu’il soutenait ne rien à avoir avec l’affaire Dabo Boukary. Mais il appartient au juge qui est en charge du dossier d’établir toutes les confrontations et d’en tirer toutes les conséquences ».