La saison des cultures s’annonce à pas de caméléon au Burkina Faso. Beaucoup de zones ont déjà connu leurs premières pluies. Pour la campagne agricole 2022-2023, l’État a des grandes ambitions. Sauf que ces ambitions sont annoncées dans un Contexte où le pays est confronté à de sérieux problèmes, comme la crise sécuritaire et la cherté d’intrants agricoles, notamment l’engrais. La hausse du prix de l’engrais, c’est là que se situe le problème de la Centrale d’Approvisionnement en intrants et Matériels Agricoles (CAIMA), qui a rencontré le chef du gouvernement le 7 juin 2022 à Ouagadougou.
Par Tatiana Kaboré
La cherté de l’engrais au Burkina Faso pourrait fausser les calculs de l’État, quant à son ambition pour la campagne agricole 2022-2023. Consciente de cette hypothèse, la Centrale d’Approvisionnement en intrants et Matériels Agricoles (CAIMA) a commencé à tirer la sonnette d’alarme. Une délégation de cette structure est allée voir le premier ministre Albert Ouédraogo, le 7 juin 2022.
La question de l’approvisionnement en intrants agricoles ,surtout en engrais est brûlante pour Inoussa Ouédraogo, président du conseil d’administration de la Centrale CAIMA. Il soutient que la hausse des prix de l’engrais est liée à la crise mondiale. A l’entendre, le pays possède de l’engrais cependant, le portefeuille de l’agriculteur quant à lui, est faible. « Nous avons certes des engrais, mais ceux-ci sont à des prix excessivement élevés, alors que le portefeuille du producteur burkinabè n’arrive pas effectivement à les supporter », déclare Inoussa Ouédraogo en fin d’audience à la primature.
Monsieur Ouédraogo croit qu’il va falloir revoir le prix de l’engrais à la baisse. « Nous avons souhaité que le prix de l’engrais soit autour de 19000 F CFA ou 20000 F CFA maximum, pour l’ensemble des producteurs du Burkina Faso», a-t-il fait savoir. Il signifie également qu’avec la subvention du gouvernement autour de 12000 francs, l’on est à 27000 tonnes d’engrais. En revanche , Inoussa Ouédraogo suggère une augmentation de la subvention de l’Etat, afin d’atteindre 50000 tonnes si possible pour les campagnes agricoles à venir. Ces 50 000 tonnes permettront aux producteurs vulnérables d’avoir accès aux intrants.
Une production céréalière de 5.398.000 tonnes
Lors du lancement de la campagne agricole 2022-2023 le 27 mai 2022 à Gourgou dans la commune de Tenkodogo, région du Centre-Est, il a été dit que l’État burkinabè a de grandes ambitions. Effet, le pays vise à terme, une production céréalière de 5.398.000 tonnes dont 1.798.000 tonnes pour les cultures de rente et 897.000 tonnes pour les cultures vivrières.
Le ministre de l’agriculture Dr Delwende Innocent Kiba, ce jour là avait confié que 4.000 tonnes de Burkina Phosphate, 3.630 tonnes de semences de variétés améliorées et 1.684 équipement à traction animale, ont été mis à la disposition des producteurs. Aussi, 7.000 litres de pesticides ont été subventionnés pour permettre aux producteurs de mieux protéger leurs cultures. Et cela, malgré des vents contraires qui soufflent sur la campagne agro-sylvo-pastorale 2022-2023.
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