La hausse des prix des produits de première nécessité a commencé à affecter le pouvoir d’achat de nombreux Burkinabè, faisant planer le spectre de l’insécurité alimentaire. Au Burkina Faso, la flambée des prix touche le secteur de la viande, les bouchers ne sont pas épargnés. Le kilogramme de viande qui était vendu à 2500 fcfa est passé à 3 000 fcfa. Une situation qui inquiète les consommateurs. Qu’est ce qui explique l’augmentation du prix de la viande sur le marché ? Réponse dans ce reportage de Libeinfo.net au marché de Paglayiri à Ouagadougou.
Ces deux dernières années, les populations observent impuissamment l’augmentation du prix du kilogramme de viande, poussant les ménages, les plus modestes à se poser des questions sur l’accessibilité de la viande dans un avenir proche.
Salimata Traoré, une ménagère que nous avons rencontrée au marché, ne cache pas son mécontentement sur l’augmentation des prix des denrées alimentaires notamment la viande. « Tout est devenu cher, on ne peut plus payer la viande à 500 francs. Même pour 1000 francs les morceaux ne dépassent pas dix. Je me demande si la balance n’est pas truquée » dit-elle.
Mme Traoré appelle les autorités à résoudre le problème de l’augmentation des prix trop élevés pour ces produits essentiels. Marie Zida, vendeuse de pain-sandwich, confie qu’avec le changement du prix du kilogramme de la viande , elle a été obligée d’augmenter le prix de la demi-miche de pain de 200 francs à 300 francs. « Les clients se plaignent que c’est cher, mais on va faire comment? Nous aussi on n’a pas le choix que d’augmenter, si on veut s’en sortir ».
Les bouchers tentent de donner une explication à cette hausse
Anass Nana, boucher au marché de Paglayiri fait savoir que le prix du kilogramme de la viande sans os est passé de 2 500 francs à 3 000 francs et celui avec os qui était à 2000 francs est monté à 3 000 francs. Pour lui, cette augmentation est due à la crise sécuritaire que vit le Burkina Faso.
«La viande est devenue chère, il faut débourser plus de 400 000 francs pour avoir un bœuf. Nous n’arrivons plus à vendre parce que tout est cher. Seuls les plus nantis peuvent se payer le luxe de manger régulièrement la viande » a dit M. Nana.
Michel Compaoré, également boucher, se dit inquiet.« Si la situation du pays continue comme ça. Il n’y aura plus de viande sur le marché. Parce que nous nous ravitaillons au nord du pays, une zone déjà en proie au terrorisme». Selon lui, pour pallier cette situation, l’Etat doit subventionner ce secteur afin de garantir un prix accessible à tous. La flambée des prix de la viande chez les bouchers est l’une des conséquences de la crise sécuritaire dans plusieurs zones pourvoyeuses de bétails au Burkina Faso.