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Burkina Faso : l’Armée nationale en fête sur fond de défis politico-sécuritaires

La célébration du 62e anniversaire de la création des forces armées nationales burkinabè intervient ce mardi 1er novembre 2022. C’est un temps pendant lequel le mérite des soldats, issus de toutes les garnisons du pays, est reconnu. Ce 1er novembre 2022, la célébration est marquée par un défi politico-sécuritaire qui appelle à un grand sursaut patriotique des forces de défense et de sécurité.

Par Nicolas Bazié

1er novembre 1960. C’est à cette date que l’armée burkinabè avait été créée, l’année de l’indépendance même de la Haute Volta (actuel Burkina Faso) intervenue le 5 août 1960. Voilà 62 ans que les forces armées nationales sont au service de la défense de la patrie.

Une défense de la patrie qui a été rythmée par de nombreux coups d’Etat et de contre-coups d’Etat organisés par cette même armée. 

Depuis une dizaine d’années, des mutineries de 2011 en passant par l’insurrection populaire de 2014 y compris le coup d’Etat manqué de septembre 2015 et des deux derniers coups d’Etat (24 janvier 2022 et 30 septembre 2022), l’armée burkinabè se remet difficilement de toutes ses interventions dans le champ de la gouvernance politique.

Après avoir renversé le pouvoir démocratiquement élu en 2020 de M. Roch Marc Christian Kaboré, le 24 janvier 2022, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba avait brièvement fait naître l’espoir d’une armée réorganisée, en phase avec les aspirations du peuple et, surtout, prête à faire face au terrorisme. En effet, au fil du temps, l’armée burkinabè a perdu beaucoup de son lustre d’antan. 

Elle est de moins en moins engagée, comme par le passé, dans le secteur du développement notamment agricole. Le génie militaire, jadis engagé dans l’aménagement de plaines agricoles, dans la réfection de routes pour désenclaver des régions de l’intérieur du pays, est réduit à quelques rares travaux militaires. 

Le secteur de la santé reste un maillon faible des interventions de l’armée. Le renforcement des capacités du personnel militaire est en baisse au regard de la vétusté de certains centres de formation.

L’irruption des groupes armées terroristes, à partir de 2015 au Burkina, a éprouvé une bonne partie des forces de défense. Des centaines de soldats ont perdu la vie sur les théâtres de combats pour la patrie. 

Malgré les multiples efforts de cette armée, beaucoup reste à faire, notamment dans la lutte contre le terrorisme, la reconquete des terroirs tombés sous le contrôle des groupes armés terroristes.

Au moment même où les forces armées nationales célèbrent leur 62e anniversaire, le gouvernement burkinabè a lancé un recrutement massif de soldats et de supplétifs appelés  «volontaires pour la défense de la patrie» (VDP).

L’ex-président de la Transition (24 janvier 2022 au 30 septembre 2022), le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba avait dissout le Groupement central des armées et ordonné la délocalisation de plusieurs corps de troupes dans quatre provinces (Centre Nord; Plateau central; Centre Sud et Centre Ouest) du pays.

Un régiment d’infanterie commando, le 26eme RIC, avait également été créé, stationné dans la garnison de Boromo (dans la région des Hauts-Bassins). Il avait créé aussi le Commandement des opérations du théâtre national (COTN) pour apporter une réponse vigoureuse au terrorisme.

Cependant, huit mois seulement après sa prise de pouvoir, Paul-Henri Damiba avait été renversé, lui aussi, par un coup d’État militaire orchestré par le capitaine Ibrahim Traoré, le 30 septembre 2022.  Si, pour le moment, le capitaine Traoré semble bénéficier d’une onction populaire, les défis demeurent énormes pour une armée en reconstruction et en lutte contre le terrorisme.

Des attaques terroristes contre l’armée

Le Burkina est, périodiquement, frappé de plein fouet par les attaques terroristes meurtrières, surtout contre des positions des forces de défense et de sécurité (FDS). 

L’attaque du convoi de ravitaillement à Gaskindé, dans la province du Soum, le 26 septembre 2022, avait fait 27 militaires tués. Un drame qui avait été le catalyseur du coup d’Etat du 30 septembre 2022

Le 29 octobre 2022, vers Kikideni, dans la région de l’Est, ce sont 13 soldats qui sont tombés dans une autre embuscade tendue par les terroristes. Cela, quelques jours seulement après une attaque qui avait visé la base du 14e Régiment Interarmes de Djibo, située dans la province du Soum. 

Cette attaque avait fait 10 morts côté forces de défense et de sécurité. 

Les attaques se sont multipliées mais, malgré tout, le peuple burkinabè nourrit l’espoir que son armée parviendra à relever le défi sécuritaire. C’est une population du reste, de plus en plus mobilisée pour soutenir son armée.

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