Le Collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés (CISC) a déclaré ce 8 janvier 2023 dans un communiqué que ses membres font « l’objet de menaces et de filages depuis quelques jours». Selon le collectif, son secrétaire général Dr Daouda Diallo a même échappé « à plusieurs tentatives d’enlèvement ».
Par Nicolas Bazié
Dr Daouda Diallo, lauréat du Prix Martin ENNALS est constamment suivi par des individus suspects motorisés révèle le CISC dans un communiqué publié ce 8 janvier.
Cela, après la note du Collectif « sur les massacres de Nouna, publié le 02 janvier 2023, suivi d’autres interviews sur plusieurs médias nationaux et internationaux».
Pour être plus précis, le Collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés (CISC) fait observer : « Le vendredi 6 janvier 2023, vers 16h, une source anonyme lui demande (Daouda Diallo) de quitter urgemment son bureau. La même source lui dit qu’en observant bien, il verra la présence suspecte de certains individus autour du bureau. A sa sortie, il constate effectivement qu’il est suivi par un binôme motorisé».
Le CISC poursuit en ces termes : « Il se réfugie dans un premier temps au siège du MBDHP avant de changer de site une première fois vers 19h, puis une seconde fois vers 22h ; à la sortie de cette dernière cachette, il fera l’objet d’une véritable course poursuite à laquelle il échappera encore».
Le secrétaire général du collectif venait ainsi d’échapper à des « tentatives d’enlèvements» à en croire les membres de cette organisation de la société civile.
Ce sont des «tentatives d’enlèvements» que cette OSC déplore dans un pays comme le Burkina Faso qui reconnaît d’après elle, le statut de Défenseur des droits humains (DDH).
L’organisation dit interpeller « l’État sur la nécessité de garantir des espaces de libertés démocratiques et de protéger l’ensemble des Défenseurs des droits humains et les citoyens engagés de notre pays».
Dans son communiqué publié ce 8 janvier, le collectif a appelé « l’ensemble de ses membres, des organisations sœurs et toutes les personnes éprises de paix, de liberté et de sécurité à rester mobilisés pour barrer la voix à toute tentative de musèlement».
Le massacre de Nouna est intervenu dans la nuit du 30 au 31 décembre 2022. 28 personnes y ont perdu la vie.
En plus du CISC, plusieurs autres organisations ont condamné cette tuerie et ont appelé les autorités à faire toute la lumière sur l’affaire. C’est notamment le cas de l’Alliance « Ensemble pour le Faso» et la faîtière des associations culturelles peules du Burkina Faso Tabital Pulaaku (TPB).
Concernant ce même massacre, le gouvernement a publié également une note ce 8 janvier pour appeler les uns et les autres à la retenue et à éviter « les propos haineux et aux relents ethnicistes».
« Céder à la haine et à la division serait tomber dans le piège d’un ennemi aux abois et contre lequel notre engagement à triompher est plus que jamais affirmé» indique le gouvernement.
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