Onze soldats burkinabè sont morts dans une attaque terroriste contre le détachement militaire de Madjoari, province de la Kompienga, région de l’Est le jeudi 19 mai 2022. Au cours des échanges de tirs, 15 terroristes ont été tués par l’armée burkinabè selon un communiqué de l’Etat-major général des armées. Le communiqué indique que 20 soldats sont blessés suite aux éclats des obus. Des armes rarement utilisées par les terroristes au Burkina Faso.
Par Tatiana Kaboré
Madjoari, commune située dans la province de la Kompienga, région de l’Est, souffre le martyre depuis 2017. En effet des groupes armées terroristes y sont installés et dictent leurs lois aux populations.
Le jeudi 19 mai, onze militaires ont perdu la vie dans une attaque qui a visé le détachement militaire de ladite commune. Au cours de l’attaque, au moins 20 militaires ont été blessés par “les éclats des obus ou par des projectiles” selon un communiqué de l’Etat-major général des armées.
L’armée burkinabè précise que c’était « une attaque complexe” du fait des “tirs d’obus suivis de tirs directs”. Est-ce à dire que les moyens logistiques des groupes armées terroristes ont évolué? Les groupes armés terroristes ont longtemps utilisé des armes telles que les AK 47 et parfois des roquettes.
L’obus est une munition tirée par un canon. Projectile creux rempli d’explosif, il a une charge qui peut parcourir une distance de trois (3) à huit (8) kilomètres en moyenne. Sa vitesse est de 2000 mètres par seconde.
On distingue plusieurs types de calibre d’obus notamment les 30mm, 35mm, 75mm, 120mm, 125mm, 155mm. Cependant, dans le communiqué de l’armée burkinabè la précision sur le type d’obus tirés n’a pas été faite.
Il ressort qu’avec un mortier qui contient l’obus, le tireur n’a pas besoin de voir l’objectif visé mais de juste connaître sa position. Un obus contient un effet explosif sur un rayon d’action donné d’une moyenne de 100 mètres de rayon.
A noter que ce n’est pas la première fois que les groupes armées terroristes utilisent les obus pour procéder aux attaques contre les forces de défense et de sécurité au Burkina Faso. Plusieurs détachements ou corps, notamment celui de Djibo en fin décembre 2021, ont déjà connu des tirs indirects (obus), selon des sources militaires.
La commune de Madjoari abrite un détachement militaire et une une brigade territoriale de gendarmerie. C’est une commune forestière avec au moins 17 hectares de réserve totale de faune située à environ 15 kilomètres de la frontière du Bénin, propice au tourisme. Toutefois elle a perdu cet avantage à cause de l’insécurité.
Aussi, le conseil municipal de la commune a été délocalisé à Pama toujours dans la province de la Kompienga, depuis plusieurs mois pour des raisons de sécurité. Les écoles sont toutes fermées depuis 2018 à cause des menaces terroristes.
La commune de Madjoari est sous pression des groupes armés depuis 2017. Environ 12 000 habitants ont quitté la zone pour trouver refuge dans les communes de Nadiagou, Pama et Logobou et même dans les parcs d’Arly et de la Pendjari. D’autres se sont réfugiés à Porga et Koalou, deux villes frontalières avec le Bénin.
Il faut souligner que ces derniers jours, les populations multiplient les appels au secours en vue de la libération de la commune « assiégée » par les terroristes.