Les travaux du colloque scientifique du Centre de formation et de recherche anti-corruption (CFRAC) et ses partenaires techniques et financiers ont débuté, ce mardi 16 octobre 2024 à l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou.Ce colloque scientifique a pour objectif d’approfondir la réflexion à la fois au niveau des chercheurs, des décideurs politiques et des praticiens pour mieux appréhender le phénomène de la corruption et le combattre plus efficacement.
« Corruption et Développement en Afrique ». C’est sous ce thème que les chercheurs, venus de plusieurs pays d’Afrique, vont, durant deux jours, analyser les causes profondes du phénomène qui gangrène le développement du continent africain.
Le présent colloque vise à approfondir la réflexion à la fois au niveau des chercheurs, des décideurs politiques et des praticiens pour mieux appréhender le phénomène.
Il s’agira pour les chercheurs d’avoir un dialogue ouvert et prospectif pour un partage de connaissances et un enrichissement mutuel des différentes expériences, de contribuer à l’élaboration de mécanismes et d’outils efficaces de lutte contre la corruption.

Les contenus des réflexions vont s’articuler autour de quatre principaux axes thématiques. Le premier axe est «Corruption et crise sécuritaire», le deuxième est «Morale, société et corruption», le troisième est «Gouvernement, institutions et corruption» et le quatrième, «Droit et corruption».
Le phénomène de la corruption a la peau dure en Afrique, selon plusieurs indicateurs. L’Afrique est l’une des régions du monde les plus touchées par le fléau de la corruption.
A tire illustratif, le score moyen de l’Afrique dans l’Indice de perception de la corruption (IPC) de Transparency International en 2023 est de 33 sur 100. L’écrasante majorité (90%) des pays a une note inférieure à la moyenne.

Pour le directeur du Centre de formation et de recherche anti-corruption (CFRAC), Pr Florent Hien, la création du Centre répond à ce défi.
« L’ancrage et la place du REN-LAC dans la lutte contre la corruption ne sont plus à démontrer. Cependant, malgré des avancées certaines, le Réseau est conscient de ses limites objectives. C’est pourquoi il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il nourrit des ambitions nouvelles dont la plus emblématique est, sans doute, la création d’un centre de formation et de recherche sur la lutte contre la corruption », indique le directeur du CFRAC, Pr Florent Hien.
Cette vision permettra au Réseau de faire valoir son expertise aux plans national, sous régional, africain et international. Selon le Professeur Hien, il nous faut capitaliser les expériences menées au Burkina et partout sur le continent en matière de prévention et de lutte contre la corruption et les pratiques assimilées.

Sur les questions de corruption, « nous ambitionnons créer un lien étroit entre les chercheurs et les praticiens de la lutte anti-corruption afin de susciter plus d’intérêt sur cette question dans les productions scientifiques en Afrique. Nous sommes convaincus que si les chercheurs et les praticiens de la lutte anti-corruption agissent en synergie, ils trouveront les solutions appropriées pour contrer le phénomène sur le continent au grand bonheur des populations », déclare-t-il.
En matière de finance publique, selon le représentant du ministre en charge de l’économie, parrain du colloque, Daouda Kirakoya, la lutte contre la corruption est primordiale, car il est suffisamment démontré que la corruption compromet la mobilisation optimale des recettes fiscales et rend inefficaces les dépenses publiques.
Pour Daouda Kirakoya, les attentes sont vraiment nombreuses parce que le département de l’économie et des finances s’occupe de ce qu’on appelle couramment le nerf de la guerre. Et un des instruments les plus utilisés au niveau de la corruption, c’est l’argent.
« Nous attendons les résultats qui permettront de mieux lutter contre la corruption. Dans le contexte de notre pays marqué par le terrorisme et les différentes atteintes à la sûreté de l’Etat, il faut bien étudier le phénomène pour savoir comment les gens peuvent tomber dans ces situations de travers et qui peuvent porter atteinte même à l’existence de notre pays », soutient-il.
Les travaux du colloque scientifique du CFRAC et ses partenaires sont attendus, selon le représentant du parrain, pour orienter les politiques en matière de lutte contre la corruption.