L’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a fait le bilan de ses interventions de l’année 2020 au Burkina Faso lors d’un café de presse le 8 avril 2021 à Ouagadougou. Dans son exposé, Abdel-Aziz Mohamed, le chef de mission de l’organisation a présenté les besoins médicaux constatés dans les zones d’intervention et l’assistance apportée aux populations des localités touchées par les violences.
Par Siébou Kansié
Médecin Sans Frontières, association privée à vocation internationale, intervient au Burkina Faso depuis 1995. Ses domaines d’actions sont entre autres, l’assistance médicale et humanitaire, les soins de santé primaires et secondaires, la santé mère-enfant, le programme nutritionnel, la vaccination, la prise en charge des blessés, la réponse aux épidémies.
Dans les zones touchées par des violences, les besoins médicaux sont essentiellement les soins de santé, le plateau technique des structures de santé qui a besoin d’être amélioré, l’ouverture de certaines structures de santé, la réponse à certaines maladies, notamment le paludisme qui constitue 50% des causes de consultation, selon le chef de mission, Abdel-Aziz Mohamed. Les besoins non médicaux, sont principalement l’accès à l’eau potable, important pour le bien-être sanitaire des populations et l’accès aux kits d’abris et d’hygiène.
Au Burkina Faso, l’organisation fournit une assistance médicale et humanitaire aux populations des régions du Centre, du Sahel, du Nord, du Centre-Nord, de l’Est, des Hauts-Bassins et de la Boucle du Mouhoun. Cette assistance consiste entre autres, à offrir les soins de santé primaires et secondaires aux populations, à lutter contre les épidémies de rougeole, de méningite, de dengue à travers des campagnes de vaccination. Pour le Dr David Munganga, le coordinateur médical, ce sont au total 478 221 consultations qui ont été faites de janvier à décembre 2020 au Burkina Faso. Dans la lutte contre la Covid-19, Médecin Sans Frontières a mis en place trois centres de traitement dont deux à Ouagadougou et un à Bobo-Dioulasso. Le graphique ci-dessous résume les actions sanitaires de la structure au cours de l’année 2020 au Burkina Faso.
Graphique réalisé par Libre info sur la base des données de MSF.
MSF distribue également des produits de première nécessité comme des kits d’abris, d’hygiène, de l’eau potable aux populations. « Nous transportons de l’eau vers les endroits où les gens en ont vraiment besoin », explique le coordinateur médical. Il ajoute que MSF réalise aussi des forages dans les localités à forts besoins d’eau. En 2020, ce sont 133 934 000 litres d’eau potable qui ont été distribués, 14 forages construits et 43 forages réhabilités. Médecins Sans Frontières aide aussi à réhabiliter les installations sanitaires et s’implique dans la formation du personnel de santé.
Des obstacles dans les interventions
Les interventions de Médecins Sans frontière au Burkina surtout dans les zones à risques sécuritaires, sont émaillées d’obstacles, selon le chef de mission, Abdel-Aziz Mohamed. La difficulté majeure est relative à l’insécurité qui sévit dans les pays du Sahel. Elle rend difficile l’accès aux zones d’interventions. De même, il y a le mauvais état des voies qui restent impraticables pendant la saison pluvieuse. Si toutes ces difficultés sont jugulées, c’est grâce aux efforts du gouvernement burkinabè qui facilite l’accès à certaines zones. L’ONG souhaite que cette collaboration se renforce au grand bonheur des populations des localités touchées par des attaques des groupes armés.
Sur le terrain, Abdel-Aziz Mohamed rappelle qu’il n’y a pas de différence dans le traitement des patients, qu’ils soient terroristes ou des forces armées nationales admis aux centres de soins de MSF. « N’importe quel individu blessé devient un patient », insiste-t-il. Cela, conformément à sa charte qui indique que le secours doit être apporté « aux populations en détresse, aux victimes de catastrophes d’origine naturelle ou humaine, de situation de belligérance, sans aucune discrimination de race, de religion, de philosophie ou de politique. »
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Pour rappel, Médecins Sans Frontières vit des dons privés et refuse des financements venant des acteurs directement impliqués dans un conflit. C’est une structure qui agit en toute indépendance et autonomie dans le respect de l’éthique médicale, des principes de neutralité et d’impartialité. Créée en 1971, MSF travaille dans plus de 70 pays dans le monde. 90% de son personnel est recruté localement, le reste étant composé d’équipes internationales.
