L’ex-président Roch Kaboré a fait sa première apparition avec son tombeur, Paul-Henri Damiba, le 21 juin 2022 au Palais présidentiel de Kossyam. Plusieurs voix se sont levées depuis le coup d’Etat pour exiger la libération totale de l’ex-président malgré que celui-ci ait regagné son domicile le 06 avril 2022.
Par Daouda Kiekieta
La poignée de main entre le Président de la Transition et les anciens chefs d’Etat du Burkina, en l’occurrence Roch Kaboré, est sans doute influencée par le contexte politique du pays, marqué par l’appel de plusieurs partis politiques et organisations de la société civile à la «libération totale» du président renversé le 24 janvier dernier.
Par ce geste, les autorités de la transition répondent, en tout cas, à l’une des exigences de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de certaines personnalités politiques qu’est cette libération.
Cette rencontre entre anciens chefs d’Etat et les autorités actuelles intervient, faut-il le rappeler, à un moment où les chefs d’Etat de la CEDEAO continuent d’exiger la mise en liberté totale de Roch Kaboré et un sommet ordinaire est prévu le 03 juillet prochain consacré à la situation au Mali, en Guinée et au Burkina Faso.
Suite à des appels à la libération, la CEDEAO avait donné un ultimatum aux autorités de la transition, jusqu’au 31 mars 2022, pour la «libération inconditionnelle» de l’ex-président, sous peine de sanctions.
C’est finalement le 06 avril que le Président déchu va regagner son domicile, après plus d’un mois de détention.
Ainsi, on est tenté donc de se demander si les autorités ont-elles voulu montrer à l’institution sous régionale leur volonté à garantir la liberté de l’ancien chef de l’Etat ? Le processus de la libération totale de l’ancien président est-il enclenché ?
D’ailleurs, le communiqué de la présidence du Faso souligne, en parlant de la rencontre avec les anciens présidents, qu’il s’agit du «début d’une série d’actions en vue de décrisper la situation politique».
En tout état de cause, le contexte sociopolitique du pays oblige les autorités à «décrisper l’atmosphère» au risque de faire face à de nouvelles grognes populaires.