La Police nationale a un nouveau Directeur général. Il s’agit du contrôleur général Roger Ouédraogo. Nommé le 27 avril 2022, il a été installé le mardi 10 mai 2022 à Ouagadougou par le ministre de la sécurité, Omer Bationo. Avec plus de 20 ans de service, le nouveau DG a un parcours de combattant au sein de l’institution policière.
Par Daouda Kiekieta
Nommé le 27 avril 2022 au conseil des ministres, Roger Ouédraogo est le 25e directeur général à la tête de la Police nationale du Burkina Faso, depuis la création de cette institution en 1949.
Aucun souci pour ce solide quinqua natif de Saponé, province du Bazèga, région du Centre-Sud, qui cumule à la fois un profil de manager, de psychologue et de stratège. Des compétences qui lui ont permis de gravir les échelons tout au long de sa carrière depuis sa brillante sortie de l’Ecole nationale de police (ENP) en 2001. En effet, Roger Ouédraogo est diplômé de l’Ecole nationale de Police où il a été le major de sa promotion.
C’est donc un fin connaisseur des rouages de l’institution policière qui prend les rênes de la Direction générale de la Police nationale au moment où le pays est fortement touché par une crise sécuritaire sans précédent.
Son expérience et ses compétences avérées l’ont amené à occuper plusieurs postes stratégiques et opérationnels au sein de la Police nationale et du ministère de la Sécurité. C’est ainsi qu’il a occupé le poste de chef de la Brigade économique et financière au commissariat central de la ville de Ouagadougou.
Sa détermination lui a valu l’attribution d’autres responsabilités notamment son affectation en tant que commissaire au commissariat de police des arrondissements de Konsa à Bobo-Dioulasso de 2004 à 2005. Il sera ensuite élevé au rang de Commissaire central adjoint de la ville de Bobo-Dioulasso d’octobre 2005 à octobre 2008.
De Bobo-Dioulasso, il rentre à Ouagadougou pour occuper le poste de Coordonnateur des études et des stages de l’Ecole nationale de la police (ENP) d’octobre 2009 à juin 2011. Il va y rester jusqu’à sa promotion en juin 2011 à la tête de l’ENP.
Le parcours de l’homme prend une nouvelle tournure. Il a occupé successivement au Ministère de la Sécurité, les postes de Directeur de cabinet de décembre 2014 à mars 2016 et de Chargé de missions au sein dudit cabinet de mars 2016 à mars 2019. Jusqu’à sa nomination, il était le président du conseil d’administration de l’Office national d’identification (ONI).
Titulaire d’un doctorat en sciences de l’éducation, option « Andragogie » obtenu à l’Université de Koudougou en 2016, Roger Ouédraogo a fait ses preuves à l’international où il a dirigé plusieurs institutions.
Il était à la fois Police Adviser et conseiller du Directeur de l’Ecole Nationale de Police d’ Haïti dans le cadre de la Mission des Nations Unies pour l’Appui à la Justice en Haïti (MINUJUSTH) de 2018 à 2019, et vice-président Afrique du Réseau International Francophone de Formation Policière (FRANCOPOL), basé au Canada, de 2011 à 2021.
Ces postes lui ont valu des reconnaissances, notamment, une médaille des Nations Unies, une médaille de l’Université militaire de Fu-Shing Kang.
Sur le plan académique, Dr Roger Ouédraogo est diplômé des Universités de Ouagadougou, Burkina Faso, Abidjan, Côte d’Ivoire, Lyon III/France et de Koudougou, Burkina Faso, d’où il est sorti nanti respectivement d’une Maîtrise en psychologie sociale (1996), d’un Diplôme d’Etudes Approfondies en psychologie sociale (1999), d’un Master en Droit, option Droit et politique de la sécurité (2004). De là, il a ajouté à son actif un Diplôme de l’Ecole nationale supérieure de Police de Saint Cyr en France, obtenu en 2004.
A l’âge de 52 ans, Roger Ouédraogo le patron de la Police Nationale prend les commandes dans un contexte où tout le pays est menacé par le terrorisme. Le nouveau Directeur Général dit avoir mesuré l’ampleur de la situation. Pour lui, le combat doit commencer au sein de l’institution.
« La Police Nationale est à la croisée des chemins », reconnaît-il avant d’ajouter : « Elle se trouve au quotidien au cœur des interpellations administratives et citoyennes et se doit de soigner son image et son comportement afin de construire avec l’Etat et la Nation les meilleures réponses sécuritaires possibles », a-t-il laissé entendre lors de son installation.