Au Burkina, la saison pluvieuse, rime avec plusieurs maladies comme le paludisme et le besoin en sang augmente durant la période de juin à octobre de chaque année. Le mardi 6 juin 2023, le reporter de Libreinfo.net a fait une immersion au centre régional de transfusion de Ouagadougou.
Par Daouda Kiekieta
Des poches de sang déposées sur une longue table blanche, des agents en plein traitement d’autres poches, nous sommes au service de préparation des produits sanguins labiles du Centre régional de transfusion de Ouagadougou au Burkina Faso.
Ce service est indispensable dans la chaîne transfusionnelle, car il est chargé de traiter et de distribuer le sang après collecte auprès des donneurs de sang.
Comme du carburant dans un moteur thermique, le sang est un liquide vital qui fait fonctionner les différents organes du corps humain. Son insuffisance ou son manque est déjà une maladie.
Cependant, pendant la période difficile (fin juin à octobre) de chaque année, la demande de sang augmente fortement à cause de la recrudescence de cas de paludisme. Pourtant, les donneurs de sang se font aussi rares en ce moment.
«En moyenne nous traitons 100 poches par jour, mais en cette période, il arrive qu’on n’ait même pas 50 poches », reconnait Dr Josyca Laure Konaté, cheffe de service préparation des produits sanguins labiles du centre régional de transfusion de Ouagadougou.
Cette situation s’explique par le départ en vacances des plus grands donneurs de sang élèves et étudiants. Jusque-là, l’offre en produits reste inférieure à la demande au Burkina Faso.
« On peut dire qu’on a satisfait les besoins en sang lorsqu’on arrive couvrir 80% de la demande. Actuellement, nous sommes à environ 70%. Pendant la période difficile, la couverture est en deçà de cela » indique Dr Konaté, invitant la population à passer dans nos sites fixes (Paspanga et Tengandogo)pour donner son sang.
Pour faire face à ce déficit pendant la période difficile, les services de collectes se réorientent vers les lieux de cultes, les marchés, les services publics et privés, explique la pharmacienne Dr Josyca Laure Konaté.
Le processus de traitement du sang
Le sang est une denrée périssable. Quand on prélève une poche de sang chez un individu la durée de vie varie entre 5 jours et 1 an en fonction du type de produits sanguins labiles, selon Dr Konaté. Dans ce service, une quinzaine d’agents travaillent jour et nuit pour disponibiliser le sang pour les hôpitaux.
Là, on y voit plusieurs matériels, dont des congélateurs, une machine à souder et des centrifugeuses. La température est relativement basse. Dans la chambre froide; par exemple, elle oscille entre 2 et 6°C.
Le processus de traitement se fait en plusieurs étapes. Après la réception des poches de sang collecté, le sang contenu dans chaque poche est séparé en trois produits : globules rouges, plasma et plaquettes standards. Ainsi, une seule poche de sang peut sauver plusieurs malades.
Ces produits sont soumis au contrôle de laboratoire pour vérifier s’il y a la présence d’Hépatite B et C, de VIH et la Syphilis « C’est quand tous ces marqueurs sont négatifs que la poche est étiquetée et livrée aux patients » , explique le Dr Josyca Laure Konaté.
À côté de la salle de traitement, on a la salle de distribution. Là, les poches traitées et étiquetées sont livrées gratuitement aux hôpitaux pour soigner les malades.
« Par jour on peut recevoir une cinquantaine de bons de commande » explique M. Fidèle Kaboré technologiste biomédical, en train d’examiner un bon de commande d’une personne venue du Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles De Gaulle.