La 17e édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) se tient du 25 octobre au 3 novembre 2024 dans la capitale burkinabè sous le thème « Artisanat africain, entreprenariat des jeunes et autonomisation ». A quelques jours de cette biennale, Libreinfo.net a fait le constat des préparatifs auprès d’artisans de Ouahigouya.
Par Zakiss Ouédraogo, correspondant dans le Yatenga
Les artisans de la cité de Naaba Kango (Ouahigouya) mettent les petits plats dans les grands afin d’être prêts pour le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO). Nous avons rencontré Odette Zallé, tisseuse au secteur 12 de Ouahigouya. Elle nous fait savoir qu’elle est en plein dans les préparatifs du SIAO 2024. Elle révèle que cette année, elle va innover en presentant un pagne de l’AES (Alliance des Etats du Sahel), qui va «beaucoup impressionner les visiteurs».
Pour la tisseuse Zallé , « tout artisan, quels que soient ses moyens et son talent, s’il n’a pas encore participé au SIAO, il a beaucoup de choses à apprendre » car la biennale offre des opportunités sur le plan professionnel.
Abdala Nasser Ouédraogo, artiste plasticien, est aussi à pied d’œuvre pour le SIAO. A ce grand rendez-vous des artisans, il se prépare pour y être avec des tableaux de mariage, d’anniversaire, de remerciements, des tables, des tabourets, etc.
Il dit s’apprêter avec ses propres moyens, sans aucun soutien. «C’est avec courage que nous préparons le SIAO. Les autorités régionales nous ont promis un stand mais jusqu’à présent (ndlr, 22 octobre), nous ne sommes toujours pas situés. Notre souhait, c’est d’avoir plusieurs stands au nom de la région du Nord», fait-il savoir.
Kalizèta Ouédraogo dite Kali Calebasse, décoratrice, fait partie aussi des artisans de Ouahigouya qui se préparent pour le SIAO. Elle dit avoir commencé le métier en 2012 avec les objets décoratifs à travers lesquels elle raconte l’histoire du Yatenga.
Elle a laissé entendre avoir participé à des concours d’expositions lors des 11-Décembre (fête nationale du Burkina) dans les régions, des expositions d’art, la Semaine nationale de la culture (SNCF), le SIAO, etc.
Pour elle aussi, «le SIAO reste un tremplin pour les artisans du Burkina et du reste du monde». Elle nous informe que lors du SIAO 2023, elle a compéti dans la catégorie coupe-calebasses et a été classée 3e en tant que femme artisane du Burkina.
Pour l’édition de cette année qu’elle dit avoir longuement préparé, Kali Calebasse fait savoir qu’elle est en train de transformer des calebasses en rembourré et confectionner des rembourrés de l’AES pour «susciter l’admiration des visiteurs».
Elle va exposer aussi des coupe-calebasses, des instruments de musique, des pots de fleurs, des colliers et bien d’autres objets d’art.
Toutefois, elle a une doléance à l’endroit des organisateurs du SIAO : les prix des stands dont elle demande la baisse car ils ne sont pas à la portée de tous les artisans.
«La situation sécuritaire du pays fait que rien ne marche pour les artisans. Actuellement, les gens cherchent à manger. Ils n’ont pas la tête aux objets décoratifs».