Le directeur général de la Société nationale d’électricité du Burkina, Souleymane Ouédraogo, était l’invité du JT de 20h de la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB). Il s’est expliqué sur les coupures intempestives d’électricité de ces dernières semaines.
Par Prisca Konkobo
Depuis quelques semaines, la SONABEL peine à assurer la forte demande d’électricité de ses clients. La situation a connu une détérioration depuis le 26 mars 2024.
Le DG de la SONABEL, Souleymane Ouédraogo, explique cette situation par la panne survenue au Ghana, un partenaire qui fournit autour de 200 mégawatts au Burkina.
«Ce fournisseur par manque de gaz et à la suite d’une perte importante d’une unité majeurei a rationné drastiquement sa fourniture d’électricité au Burkina. Sans ce fournisseur, il est extrêmement difficile de pouvoir couvrir la demande», explique Souleymane Ouédraogo.
Les difficultés auxquelles fait face la SONABEL s’expliquent également par le manque d’investissement dans le secteur et la vétusté des machines.
« Entre 2011 et 2024 , la puissance additionnelle demandée par les clients de la SONABEL est estimée à 490, autour de 500 mégawatts», dit-il .
Au même moment, sur cette même durée, poursuit-il, les investissements qui ont été réalisés pour accroître la puissance ont permis de mobiliser 222 mégawatts.
Ainsi : «Nous avons un gap énorme entre les attentes et ce qui a pu être réalisé comme investissement», affirme-t-il.
Il indique en outre que: «30% des machines que la SONABEL utilise sont vieilles. L’âge moyen des groupes thermiques est de 19 ans et celui des groupes hydroélectriques est de 25 ans.»
Les populations sur les réseaux sociaux ont demandé un programme de délestage, afin de prendre des dispositions.
Mais pour Souleymane Ouédraogo, il faut s’ abstenir du fait de la situation sécuritaire difficile : «Je voudrais rassurer la clientèle que techniquement nous avons un programme qui permet de voir quelles sont les zones pour lesquelles nous ne serons pas en mesure de satisfaire la demande.»
Il précise que: «nous sommes dans une situation de guerre, donc il faut faire attention avec la communication. On peut vouloir bien faire mais produire l’effet inverse . Nous ne pouvons pas divulguer le programme de délestage pour des raisons stratégiques.»
Souleymane Ouédraogo se dit affligé par la situation, lui et ses agents : «La situation est extrêmement affligeante et pénible, en premier lieu pour les agents de la SONABEL. Quand vous êtes chargés de délivrer un service et que vous êtes dans cette position, c’est très difficile».
Il s’est néanmoins voulu rassurant : «nous déployons tous les efforts pour maintenir en état de fonctionnement le parc de SONABEL(…) Je voudrais rassurer les consommateurs que nous entendons leurs cris, nous vivons avec eux ces difficultés, nous travaillons à les solutionner. C’est difficile mais on ne baisse pas les bras».