Les députés togolais ont adopté le 25 mars 2024, une nouvelle Constitution changeant l’actuel régime présidentiel en régime parlementaire.
Au Togo, c’est désormais le Parlement qui aura le pouvoir d’élire le président de la République. Celui-ci sera choisi «sans débat» et «pour un mandat unique de six ans», d’après le nouveau texte lu à l’Assemblée nationale et validé avec 89 voix pour, une contre et une abstention.
La nouvelle Constitution introduit aussi un poste de président du Conseil des ministres, ayant la «pleine autorité et le pouvoir de gérer les affaires du gouvernement et d’être tenu responsable, en conséquence».
Dans cette « innovation, le président du Conseil des ministres est le chef du parti ou le chef de file de la coalition de partis majoritaires à l’issue des élections législatives. Il est désigné pour un mandat de six ans», selon la nouvelle constitution.
«Le chef de l’Etat est pratiquement désinvesti de ses pouvoirs en faveur du président du Conseil des ministres, qui devient celui qui représente la République togolaise à l’extérieur, qui dirige effectivement le pays dans la gestion quotidienne», indique le président de la commission des lois constitutionnelles à l’Assemblée nationale,Tchitchao Tchalim.
Pour l’opposition togolaise, le fauteuil de président du Conseil des ministres, en revanche, semble avoir été taillé pour le Président Faure Gnassingbé. Elle dénonce ce « passage en force.» Car, selon elle, le Président Faure Gnassingbé n’aura plus besoin d’être élu au suffrage universel pour gouverner.
Ce changement de régime intervient à moins d’un mois des prochaines élections législatives qui doivent se tenir le 20 avril en même temps que les élections régionales.
En 2019, les députés avaient déjà révisé la Constitution pour limiter à deux les mandats présidentiels.