A l’issue de son sommet ordinaire le 03 juillet 2022, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a décidé d’une durée de Transition de 24 mois au Burkina Faso. Ce délai est le résultat d’un compromis entre les autorités de la Transition et les chefs d’Etats de l’institution sous-régionale.
Par Daouda Kiekieta
Les autorités de la Transition ont fait preuve de flexibilité par rapport à la durée de la Transition. De 36 mois annoncés à l’issue des assises nationales en février 2022, c’est finalement 24 mois, à compter de juillet 2022, que les militaires vont devoir passer à Kossyam et céder la place à un civil démocratiquement élu.
Ainsi, en a décidé l’institution sous-régionale lors de son 61e sommet le 03 juillet à j Accra au Ghana.
Pour Burkina Faso, cette décision est bonne à prendre, puisque avant la tenue dudit sommet, le Premier ministre s’est dit favorable à une éventuelle réduction de la durée de la Transition.
« Le compromis dynamique n’est pas dans une logique d’extension de la période de la transition qui a été signé à 36 mois. Il s’agit plutôt d’une logique de rejoindre un peu les préoccupations de la CEDEAO qui estime que la période de 36 mois est une durée qui n’est pas acceptable. Donc le compromis va être éventuellement dans le sens d’une réduction », a affirmé Albert Ouédraogo.
A noter qu’en prélude du sommet de la CEDEAO devant statuer sur la situation au Mali, au Burkina Faso et en Guinée, les autorités burkinabè ont intensifié les actions de communication pour montrer leur bonne volonté.
De l’annonce de la libération totale de l’ancien Président Roch Kaboré, aux différentes sorties médiatiques du porte-parole en passant par les rencontres tout azimut avec les forces vives de la nation, le gouvernement burkinabè à tout mis en œuvre pour gagner la magnanimité des chefs d’Etats ouest africains.
Ce compromis entre les deux parties va sans doute contribuer à apaiser les tensions socio-politiques dans le pays, quand on sait que plusieurs partis politiques s’étaient opposés à la durée de 36 mois de la Transition.
Par ailleurs, la situation sécuritaire a été également un facteur qui aurait pesé en faveur du pays. Le facilitateur de la CEDEAO pour le Burkina Faso avait évoqué la situation sécuritaire inquiétante du pays.«40% du territoire sont hors du contrôle de l’Etat », avait estimé M. Issoufou les 17 et 18 juin à Ouagadougou. Il avait souligné que «le Burkina Faso connaît aujourd’hui une crise multidimensionnelle: sécuritaire, humanitaire, politique et socio-économique ».
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