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Burkina Faso : Un écart de plus de 18 milliards dans le projet de loi de finances rectificative 2021

projet de loi de finance

Le Secrétariat permanent des organisations non gouvernementales (SPONG) et le Centre de recherche appliquée en finance publique (CERA FP) ont présenté, le vendredi 7 mai 2021 à Ouagadougou, les résultats de leur analyse sur le projet de loi de finance rectificative 2021. Il ressort de ce travail un écart de plus de 18 milliards entre le budget initial et le budget rectifié.

Par Frank Pougbila

Le projet de loi finance rectificative 2021 a été passé à la  loupe du Secrétariat permanent des Organisations non gouvernementales (SPONG) et du Centre de recherche appliquée en finance publique (CERA FP).

Une analyse, entrant dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Renforcement du contrôle citoyen des politiques publiques par les OSC pour une gouvernance favorable aux populations du Burkina Faso ».

Selon les résultats présentés, le vendredi 7 mai 2021 à Ouagadougou, il y a eu un déficit budgétaire de la Loi de finance rectificative (LFR) 2021 par rapport à la Loi de finance initiale (LFI). Avec des recettes estimées à 2128,98 milliards de francs CFA et des dépenses de 2669,78 milliards de francs, le secrétaire exécutif du CERA FP, Herman Doanio note un écart de 18,009 milliards de francs CFA sur la LFR.

Il précise que les recettes propres de l’Etat représentent 0,83% et les recettes extraordinaires sont de 0,97%. Les recettes fiscales sont en baisse de 0,63%. « La justice fiscale n’est pas respectée », affirme Doanio en justifiant ses dires par le non-respect des taxes sur le patrimoine et le foncier. L’impôt sur le patrimoine ne représentant que 2% des recettes budgétaires de l’Etat.

Quant on sait que l’impôt sur le patrimoine est une obligation, on ne peut que soupçonner du laxisme dans le déploiement pour le recouvrement des taxes sur le foncier. « Ce sont les autorités et leurs proches qui ont des immeubles mais ne respectent pas le paiement des taxes.  Ce sont les pauvres qui subissement l’import sur le foncier », regrette le Secrétaire.

Les secteurs prioritaires

Dans son exposé, M. Doanio a fait savoir que les secteurs prioritaires du projet de loi de finance rectificative 2021 sont la santé, l’éducation, le secteur rural, la sécurité, la défense, la protection sociale.

Dans le domaine de l’éducation, il souligne la consécration de 300 millions de francs CFA pour la politique de la gratuité de l’école, 250 millions francs CFA pour la scolarisation des filles et 7,851 millions francs CFA pour les cantines scolaires.

Concernant la sécurité, il relève une hausse de 0,33% de la loi de finance rectificative par rapport à la loi de finance initiale. Au niveau de la santé, le budget est resté constant avec une représentation de 11,74% du budget. Ce qui équivaut à 313 milliards de francs CFA, foi de M. Doanio. Il souhaite que l’Etat mette en œuvre le projet de l’Assurance maladies universelle en définissant la part contributive des travailleurs.

L’expert a confié que le ministère en charge de l’Eau a réhabilité le barrage de Tuiré à hauteur de 500 millions de francs CFA. Chose qui a contribué à augmenter le budget loi de finance rectificative par rapport à celui de la loi de finance initiale.

Burkina Budget Etat: projet de loi de finance
Les participants ont pris connaissance des résultats.

Herman Doanio observe un manque de volonté politique dans la lutte contre la corruption au Burkina. Il indique que 1% du budget de l’Etat était destiné au combat contre la corruption. Chose, regrette-t-il, qui n’est pas respectée.

Doanio suggère la prise en charge dans la rectification budgétaire, l’opérationnalisation des nouveaux référentiels de la décentralisation en prélude aux élections municipales de 2022. Aussi, il souhaite le renforcement des efforts de régies de recettes et l’amélioration progressive du système fiscale.

L’accroissement des capacités de l’Etat à financer les dépenses d’investissements sur ressources propres a été une autre recommandation. « Pour la réconciliation nationale, nous demandons la prise en compte de la vérité et justice », a ajouté l’expert en finance.

Le projet de la participation citoyenne dans le processus de développement afin d’accompagner la redevabilité à l’échelle nationale et locale date de 2018. Ce travail d’analyse citoyenne sur le projet de la loi de finance rectificative s’est tenu dans un contexte marqué par l‘insécurité, la pandémie de COVID-19 et les élections de novembre 2020.

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