Après une première édition qui a enregistré, en 2023, un appréciable succès d’estime, les écrivaines du Burkina remettent le couvert cette semaine pour un nouveau festival de livres. Initiée par l’Association Mots d’Elles des écrivaines, cette deuxième édition des Journées du livre valorisera, du 27 au 30 novembre 2024 au Goethe Institut à Ouagadougou, le livre comme outil de résilience, de développement et d’ouverture, en ces temps d’insécurité qui convoquent l’union, la solidarité et l’intégration …
Le livre est à l’honneur cette semaine à Ouagadougou. Et au-delà de l’outil que constitue le livre, c’est tout l’écosystème de la production, de la distribution, de la commercialisation et de la promotion littéraire qui sera questionné tout au long de ce rendez-vous.
Plus spécifiquement, les regards pluriels de la moitié du ciel interpelleront le public sur le rythme et les maux de nos sociétés. Normal, puisque cette deuxième édition de l’exposition « Dewtɛrɛ-Journées du livre Mots d’Elles » vise à faire connaître nos autrices et à vulgariser leurs œuvres. Mais davantage, ce rendez-vous du donner et du recevoir des femmes d’écriture avec le public, fonctionne aussi à la fois comme un espace pédagogique, interpellateur et ludique.
Initiée depuis 2023 par l’Association Mots d’Elles des écrivaines du Faso, l’Expo-Dewtɛrɛ ambitionne ainsi de « contribuer à une meilleure vulgarisation des ouvrages des auteurs burkinabè en général et de ceux des membres de l’Association en particulier ».
Ainsi, dans le prolongement de l’édition fondatrice, le rendez-vous de cette année, qu’abrite une fois de plus le Goethe Institut, précieux partenaire, travaillera notamment à « créer une opportunité particulière de promotion et de vente des ouvrages ».
Ces quatre jours dédiés au livre visent également à « contribuer au renforcement du goût de la lecture chez les jeunes », d’une part, et à celui des « initiatives de promotion de la littérature burkinabè », d’autre part.
Défendre la cause du livre
Dans cette perspective, l’Association Mots d’Elles des écrivaines du Faso a ajouté une dimension intégrationniste à sa vision en associant des autrices des pays voisins, notamment du Mali et du Niger.
Si malheureusement Fatoumata Kéïta du Mali ne pourra pas honorer le rendez-vous pour une force majeure de dernière minute, Antoinette Tidjani Alou du Niger devrait bien participer à ces journées du livre.
En donnant une dimension sous-régionale à cet évènement, « Mots d’Elles » traduit le caractère transfrontalier du livre et compte ainsi faire de l’Expo-Dewtɛrɛ, un fédérateur d’énergies en faveur de la cause du livre.
Du reste, précise la présidente de l’Association, Bernadette Sanou Dao, cette deuxième édition porte déjà la marque de quelques innovations.
D’abord, « un bulletin quotidien permettra un suivi de l’exposition au jour le jour, avec un dernier numéro qui paraîtra une semaine après la clôture du Salon ».
Ensuite, l’évènement intègre, ce 28 novembre, « un dîner littéraire » qui mettra en contact les acteurs de la chaîne du livre avec des journalistes et communicateurs pour des échanges constructifs.
Last but not least, un stand sera dédié à Me Pacéré Titinga Frédéric pour un hommage appuyé des écrivaines à cet éminent homme de lettres et de culture décédé le 8 novembre dernier à Ouagadougou.
Un menu riche et varié
Les réflexions globales de cette édition porteront sur « les valeurs familiales et le vivre-ensemble dans un contexte social en mutation ». On suivra donc avec attention la conférence inaugurale axée sur « La vision institutionnelle » de ce thème, que donnera, ce 28 novembre, Marie-Madeleine Tougouma du ministère chargé du Genre. Un panel est d’ailleurs également prévu le 30 novembre prochain sur la question sous le prisme d’une « caméra de femmes ».
Déjà, la veille, plusieurs panélistes décortiqueront les plumes d’écrivains et d’écrivaines sur le thème de l’édition, notamment dans la littérature du Burkina, du Mali et du Niger.
Si l’on ajoute la conférence qui sera donnée, toujours le 29 novembre, sur le « Panorama de la littérature africaine des vingt dernières années », on se rend à l’évidence que cette deuxième édition de l’Expo-Dewtɛrɛ-Journées du livre de l’Association Mots d’Elles des écrivaines du Faso a pris l’ascenseur de la qualité, de la convivialité et du développement.
On comprend donc aisément que la présidente de cette Association espère une participation encore plus massive du public afin d’ancrer davantage ce rendez-vous majeur dans « le paysage culturel du pays en ce qui concerne notamment le livre et la production littéraire ».
D’ailleurs, dira Bernadette Sanou Dao, poétesse et écrivaine de renom, « les mots des femmes constituent autant de regards qui dépeignent nos réalités sociétales, entre joies et peines, sentiments et espoirs, cris de cœur et coups de gueule… »
Un vrai parcours du combattant !
La devise de l’Association Mots d’Elles — « Écrire pour changer le monde ! » — ne s’en trouve que plus belle, traduisant cette volonté de vivre, de faire savoir et de faire vivre les mutations qui rythment la marche de notre monde globalisé. Scolaires et étudiants, visiteurs et visiteuses, sont ainsi invités au banquet du livre en cette fin d’année, à travers ce formidable espace qui œuvre à… « promouvoir la lecture, mettre en lumière le talent des écrivaines burkinabè et encourager la réflexion sur l’importance de la lecture dans un monde de plus en plus numérisé ».
Au final, chacun doit garder à l’esprit ces mots pleins de justesse et de pertinence du parrain de la première édition de l’Expo-Dewtɛrɛ-Journées du livre de l’Association Mots d’Elles, qui a notamment indiqué que « concevoir un livre est une chose ; arriver à le publier et à le mettre à la disposition du public en est une autre qui relève, sous nos cieux, d’un véritable exploit pour ne pas dire d’un vrai parcours de combattant ». Un parcours du combattant qui mérite, sans aucun doute, tous les engagements, tous les sacrifices, tous les honneurs !