Des journalistes et du personnel civil du ministère de la Sécurité ont été conduits, le 27 février 2025, dans un Centre d’entraînement des unités d’intervention de la Police nationale à quelques encablures de Ouagadougou.
Par Nicolas Bazié
En organisant cette immersion, le ministère de la Sécurité a permis aux journalistes et au personnel civil dudit ministère de voir les conditions dans lesquelles les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) travaillent sur le théâtre des opérations de la lutte contre le terrorisme.
Ils ont aussi pu s’imprégner des défis auxquels les forces combattantes font face au quotidien pour reconquérir le territoire national et bouter le terrorisme hors du Burkina.
Ce sont le Lieutenant de Police, Filmon Ouédraogo, chef de sécurité du ministère, et ses hommes qui ont ainsi conduit les journalistes au Centre d’entraînement.

Sur place, le Commandant Ahmed Ouédraogo, Secrétaire général du ministère de la Sécurité, vient donner un aperçu de ce qui attend concrètement les hommes de médias et le personnel civil du ministère.

Après une initiation aux salutations militaires, place à la découverte du Centre où des milliers de VDP sont formés pendant des mois, avant d’être déployés sur des positions avancées. Habillés en tenue de sport, les journalistes empruntent un chemin caillouteux et montagneux pour parcourir environ 5 kilomètres à pied.

Durant la marche, les participants ont pu savoir comment se comporter dans une clairière, c’est-à-dire en terrain découvert, et cerner l’importance de la solidarité, de l’entraide dans un groupe.
Après cette étape, les formateurs organisent une séance de manipulation des armes. Quelles sont les caractéristiques d’une arme ? Comment la charger, la tenir, se positionner et tirer ? Que faire pour atteindre sa cible ? Quelles sont les règles générales de sécurité ? Voilà, entre autres, ce que les nouveaux VDP de la communication et du ministère de la Sécurité ont appris dans un premier temps, avant le maniement effectif des armes.

Entre curiosité et appréhension, ils ont testé leurs compétences et mesuré l’exigence du travail des forces de sécurité en utilisant divers équipements. Une séance de tir réel est ainsi organisée sous l’œil vigilant des formateurs expérimentés.

Les armes utilisées sont la kalachnikov AK-47, le pistolet automatique (PA), le PKMS (mitrailleuse) et une mitrailleuse conçue spécialement pour détruire un blindé ou abattre un hélicoptère. Elle a une portée de 6 kilomètres avec un bruit assourdissant.
« C’est ce que les forces combattantes vivent sur le terrain. Imaginez que vous soyez dans une attaque réelle ! Le bruit des armes dépasse ce que vous venez d’entendre », déclare un formateur.
Des situations pareilles, les FDS et les VDP en vivent presque tout le temps, loin de leurs familles. C’est, du moins, ce que les formateurs ont fait savoir aux hommes de médias, qui constituent, d’après eux, un maillon important dans la communication dans ce contexte marqué par le terrorisme.
Au Centre d’entraînement, le Commandant Ahmed Ouédraogo a surtout insisté sur l’importance d’une formation au profit des journalistes.
L’objectif du ministère de la Sécurité est clair : « Bien former une presse, capable de relayer des informations équilibrées sur les actions menées par les FDS pour protéger les populations ». Cela, à travers une sorte de sensibilisation sur l’importance d’une information responsable, qui soutient l’action des FDS et des VDP dans leur mission de reconquête du territoire national.
Au-delà de l’aspect technique, il faut noter que la journée d’immersion a permis aux journalistes et au personnel civil de découvrir la discipline militaire, la rigueur dans le travail et les méthodes de formation des forces engagées sur le terrain.
Ce que la plupart d’entre eux ont apprécié. À commencer par Rasmané Zongo qui fait partie de la Direction de la communication du ministère. « C’était avec de fortes émotions que j’ai appris beaucoup de choses. Quand on est loin, on ne comprends pas ce qui se passe vraiment sur le terrain. J’ai compris que c’est dans ces conditions que les FDS et VDP travaillent nuit et jour pour nous protéger », témoigne-t-il.

Et de poursuivre : « Le matériel est lourd. Que ce soit le gilet par balle, la kalachnikov, etc. J’ai pu sentir l’odeur qui se dégage après les tirs». Selon lui, il y a lieu de saluer les forces combattantes qui sont dans ces conditions depuis des années pour que le Burkina reste debout.
« Je suis vraiment contente. Quand je pense que ce n’est que les BA BA (des choses élémentaires, ndlr) que nous avons appris, j’imagine ce qui se passe réellement au front», soutient pour sa part, Assanatou Traoré, journaliste à la radio Ouaga FM. « C’était un peu difficile pour moi de supporter l’odeur de la poudre de se dégage après les tirs ainsi que le retentissement assourdissants des armes. Cependant, dans l’ensemble, j’ai aimé », conclut-elle.

À la fin de cette immersion, les journalistes et le personnel civil du ministère de la Sécurité, ont reçu, à leur retour à Ouagadougou, les félicitations et les encouragements du ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana.

Il a salué la volonté de ces derniers de mieux comprendre le travail des forces de sécurité, insistant à son tour sur l’importance d’une presse bien informée et d’une communication qui ne sape pas le moral des hommes engagés sur le théâtre des opérations.
Tout en promettant une autre immersion d’une durée plus longue, le ministre Mahamadou Sana a invité les hommes de médias à accompagner les FDS et les VDP à travers leurs écrits pour en finir avec l’hydre terroriste.