Les jeunes sont actuellement partagés entre les jeux vidéo sur les réseaux sociaux et la lecture du livre papier dont le goût disparait de plus en plus. Cet apparent conflit générationnel a pourtant une solution que prônent Fatou Sanou et Boubacar Dao. C’était lors de l’Exposition-DEWTERE ou journées du livre Mots d’Elles qui se tient du 5 au 7 octobre 2023
Fatou Ghislaine Sanou, Enseignant -Chercheur et Maitre de Conférence à l’Université de Ouagadougou, Joseph Ki-Zerbo et Boubacar Koba Dao, président de la société des auteurs des gens de l’écrit et des savoirs (SAGES) Editeurs du livre ont animé un panel.
Le thème a porté sur « Réconcilier les jeunes avec la lecture à l’heure des réseaux sociaux (jeux vidéo).»
Pour Boubacar Dao, le livre est menacé depuis l’apparition de la radio, la télévision, le cinéma et aujourd’hui encore, avec l’avènement des réseaux sociaux (Facebook, YouTube, Tweeter, Tik Tok, WathsApp…). Mais, le livre a toujours résisté et existé.
«Chez les jeunes un rapport conflictuel parait exister entre la lecture du livre physique et l’utilisation des réseaux sociaux» explique-t-il.
Cette crise est exacerbée par l’avènement des réseaux sociaux, selon lui. Ce qui suscite des questionnements selon M. Dao. « Quels sont les avantages des réseaux sociaux pour la promotion de la lecture du livre papier ?».
Pour cela, Boubacar Dao pense que « toute la problématique réside dans les contenus thématiques que les écrivains offrent aux jeunes ». C’est pourquoi indique-t-il, « la solution est institutionnelle ».
Avant le livre papier, c’était la transmission orale, fait remarquer pour sa part Fatou Sanou.
«Le livre est un modérateur et joue un rôle dans la société avec un grand intérêt tout intervenant dans tout le processus d’apprentissage» dit-elle avant d’affirmer: « Je lis, donc je suis ».
Selon elle, nous sommes dans une époque où tout semble être dans le numérique et l’internet.
C’est pourquoi elle a proposé une démarche en opposé au numérique : «la lecture aujourd’hui doit occuper une place importante dans la formation des jeunes».
Mais il ne faut pas considérer tout cela comme un conflit avec les jeunes. Pour cela, il faut essayer de « concilier les jeunes avec la lecture à l’heure des réseaux sociaux », recommande l’enseignant Chercheur et Maitre de Conférence à l’Université de Ouagadougou, Fatou Sanou.
«Cela passe l’exemplarité des parents, lecteurs modèles, l’utilisation des bandes dessinées, les bibliothèques etc.» a-t-elle soutenu.
« La lecture pour les jeunes doit commencer par une forme de médiation qui passe par les parents, les enseignants ou toute autre personne férue de littérature» ajoute la conférencière du jour.
Et elle recommandé: «Il faut accompagner les jeunes qui ont besoin d’écoute à leurs besoins d’information en leur proposant des lectures qui sied à leur demande ».
« C’est un contrat qu’on doit signer avec les livres parce que c’est tout gagnant. On se forme, on apprend, on se divertit on apprend aussi et les livres doivent être au cœur de notre éducation » conseille Fatou Sanou.
Des élèves, étudiants, amoureux de la lecture et professionnel du livre ont assisté à la conférence. Pegdba Bonkoungou est élève au Collège notre Dame de Kologh-Naaba.
Elle dit sortir enrichie de la communication sur le thème et indique que dans son sac, il y a toujours un roman.
« J’aime la lecture. J’aime lire car dans le roman, on peut trouver un problème similaire au nôtre. Donc, il faut lire pour se cultiver », indique-t-elle.
Pegdba Bonkoungou, affirme par ailleurs que les romans manuels sont mieux que le numérique qui fait mal aux yeux quand on lit.
Pour sa part, l’étudiant Vincent Soubidi, dit utiliser déjà à la fois le livre et les réseaux sociaux pour ses recherches.
« Je vais me réorienter davantage. C’est dans ces médiums qu’on trouve l’information nécessaire à notre éducation » a-t-il déclaré.