Dans une correspondance adressée à tout avocat du barreau du Burkina Faso, et daté du 12 avril 2024, le Bâtonnier Siaka Niamba donne des informations sur les démarches pour la libération de Me Guy Hervé Kam.
Par Prisca Konkobo
Me Guy Hervé Kam a été enlevé à l’aéroport international de Ouagadougou le 24 janvier 2024. Depuis lors, des voix s’élèvent pour demander sa libération. Parmi elles, les voix de ses confrères.
Ainsi, ils ont adressé au président de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Ouagadougou une correspondance.
Dans celle-ci, le Bâtonnier dénonce une violation manifeste de l’article 6 du règlement N°05/CM/UEMOA, qui stipule que la consultation du Bâtonnier est un pré-requis à toute audition, arrestation ou détention d’un avocat. L’arrestation de Me Guy Hervé Kam n’a pas respecté cette procédure.
Il rappelle en outre les démarches antérieures entreprises auprès des autorités compétentes, notamment le président de la chambre de l’instruction de la cour d’appel, ainsi que les procureurs généraux près la cour d’appel et les tribunaux de grande instance de Ouagadougou.
Malheureusement, ces tentatives sont restées vaines, à l’exception d’une réponse du procureur général. «Il a déploré la situation et a assuré le barreau de son fort attachement au respect des dispositions légales et réglementaires régissant notre profession», indique Siaka Niamba.
Il met en exergue enfin le rôle essentiel de la régularité et le respect des procédures judiciaires dans le maintien de l’ordre et de la justice.
En réponse, le président de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Ouagadougou a adressé au procureur du Faso une lettre «portant autorisation de l’audition de Me Guy Hervé Kam »
«Il a affirmé attacher du prix au respect des termes de sa lettre parce qu’il y va de la crédibilité tant de la Transition que de l’institution judiciaire», rapporte le Bâtonnier Siaka Niamba.
Ils attendent par conséquent de voir «libérer [leur] cher confrère dans les plus brefs délais».
Le Bâtonnier appelle ses consoeurs et confrères à rester mobilisés pour la libération de leur camarade.
Le mouvement Servir et non se servir (SENS) ne reste pas en marge de cette lutte pour la libération de l’avocat.
Les femmes du mouvement ont rencontré le 22 mars 2024 à Ouagadougou, le procureur du Faso, près le tribunal de grande instance Ouaga I, Harouna Yoda.
Elles ont plaidé pour la libération de Me Guy Hervé Kam.