La Confédération paysanne du Faso (CPF) a plaidé ce vendredi 19 janvier 2024 à Ouagadougou, pour une mobilisation des financements publics et privés au profit de l’agriculture irriguée au Burkina. C’était au cours d’une conférence.
Par Daouda Kiekieta
L’analyse du cadre harmonisé de 2023 fait ressortir que 2 195 758 personnes sont en insécurité alimentaire et ont besoin d’une assistance humanitaire immédiate, dont 291 233 personnes en « urgence» et 22 480 personnes en « catastrophe ».
Face à cette situation d’insécurité alimentaire à laquelle est confronté le Burkina chaque année, l’irrigation agricole s’avère être une solution pour assurer une sécurité alimentaire au pays.
C’est ainsi que la Confédération paysanne du Faso (CPF) a invité les autorités et les investisseurs privés à œuvrer pour faciliter la mobilisation des financements au profit de l’agriculture irriguée qui est devenue incontournable pour assurer la sécurité alimentaire et permettre au Burkina Faso d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, selon la confédération.

Ce plaidoyer qui entre dans le cadre du Projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS) et mis en œuvre par le CILSS en partenariat avec le ROPPA et sa plateforme du Burkina Faso qu’est la CPF, a pour objectif de contribuer à la réalisation des objectifs primordiaux de l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (21S).
«Notre démarche est sous-tendue par l’impératif de nous fonder sur les raisons de promouvoir incontestablement l’agriculture irriguée dans notre pays aux potentialités énormes en termes de mobilisation tant d’eaux de surface que d’eau souterraine», déclare Seydou Ouédraogo, président du réseau de la formation agricole et rurale au sein de la CPF.
L’agriculture irriguée pour briser définitivement le cycle de la faim et de la malnutrition
Selon le président du conseil d’administration de la confédération, Bassiaka Dao, la problématique du financement de l’agriculture irriguée réside dans le préjugé selon lequel l’agriculture est un secteur à haut risque.

«C’est ce qui fait que les institutions financières sont très réticentes. Mais si nous avons de l’eau en permanence dans nos exploitations, il n’y aura plus de risque parce que cela ne dépendra plus de la pluie» explique Bassiaka Dao.
Pour ce faire, il plaide pour la mobilisation des institutions de microfinances pour assurer un financement à faible taux et de délai raisonnable de remboursement au profit des exploitations familiales.
Pour accélérer la marche vers la souveraineté alimentaire qui est aussi une valeur défendue par les pouvoirs publics actuels, la CPF insiste sur l’accélération et la finalisation de l’aménagement des terres en aval des barrages de Samandéni, de Bagré, du Sourou, du barrage de Kanazoé à Yako, des barrages de Yacouta (Sahel), de Soum (Boulkièmdé), soutient Seydou Ouédraogo.
La Confédération paysanne du Faso est est une plateforme de plusieurs organisations faîtières regroupant des organisations paysannes.
Elle est membre du Réseau des Organisations Paysannes et des Producteurs Agricoles (ROPPA) qui est une organisation qui regroupe des organisations paysannes de la sous-région Ouest-Africaine dont le siège est à Ouagadougou.