Le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré a lancé ce mardi 23 janvier 2024 les activités de la toute première usine locale de traitement des résidus miniers. C’est une entreprise entièrement détenue par l’État burkinabè et le secteur privé.
Par Daouda Kiekieta
Le troisième pays producteur d’or en Afrique de l’ouest, le Burkina Faso a inauguré ce mardi sa toute première usine de traitement des résidus miniers de type charbon fin, scories, cendres contenant des métaux précieux.
L’usine est construite sur une superficie de 6000 m2 dans la zone industrielle de Kossodo à Ouagadougou et une annexe en construction sur 5 hectares, toujours dans la capitale. Elle comprend entre autres une salle de machine, une administration, une infirmerie, un magasin de stockage.
La cérémonie de lancement a été présidée par le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, en présence de plusieurs membres du gouvernement. Dans son discours lu par le ministre des Mines, Yacouba Zabré Gouba, il a indiqué que son pays a décidé de s’affirmer et d’assumer pleinement sa souveraineté dans tous les domaines, en mettant un accent particulier sur le secteur minier.
Il a rappelé que jusque-là, les tonnes de résidus générés par les sociétés minières étaient exportés et traités hors de notre pays, «ce qui n’est pas sans risque quant à la préservation des intérêts de l’Etat ».
«La société GOLDEN HAND SA, est une société de droit burkinabè dont les capitaux sont entièrement détenus par des nationaux à raison de 40% pour l’Etat burkinabè et 60% pour le secteur privé national » déclare le chef de l’Etat.
Selon le promoteur, Emmanuel Tapsoba, l’idée de mise en place de cette entreprise «a germé suite à nos multiples expériences acquises sur les sites d’exploitation minière au Mali, en Guinée et en Sierra Leone ».
«Fort de cette expérience, nous avons eu plusieurs propositions de pays de la sous–région pour une implantation d’usines de traitement dans leurs pays. Mais par amour pour la mère Patrie, notre décision de nous installer ici au Burkina Faso a été sans ambages », soutient-il.
Le 13 décembre 2023, la société avait signé son premier contrat portant sur 392 tonnes de charbon fin avec la Société minière de Semafo du Groupe Endeavour Mining.
A terme, ces 392 tonnes devraient permettre de dégager 5 304 onces d’or, soit environ 165 kg d’or, ajoute le président directeur général de Golden Hand SA.
Une révolution selon le président Ibrahim Traoré
Les machines servant de traitement des résidus ont été entièrement fabriquées au Burkina. Pour le chef de l’Etat, il s’agit d’une révolution.
« C’est une révolution. Les machines ont été entièrement construites ici. Je peux dire sans me tromper que le Burkina Faso est le deuxième pays en Afrique à développer cette technologie. C’est une technologie qui ne s’importe pas. Ce n’est pas des machines qui ont été assemblées ici. Elles sont construites ici et tout est fait ici », affirme le capitaine Ibrahim Traoré.
Alouna Traoré, un sankariste et fervent soutien de la Transition, a pris part à la cérémonie de lancement. Il indique que la souveraineté du Burkina vient de s’exprimer de façon modeste et efficace. « C’est un pas de géant..L’or, c’est le roi. Partout il y a un roi, il y a des accompagnants qui sont des résidus. Tout cela constitue une source de revenus. Avant, on nous parlait de l’or et on ne parlait pas de sa famille » explique-t-il.
En termes de chiffres, la société Golden Hand SA, c’est environ 2 milliards de F CFA de chiffres d’affaires annuels estimés pour les trois années à venir. Aussi, la jeune société emploie-t-elle 124 travailleurs dont 70 femmes.
Au 31 décembre 2022, le pays enregistrait 13 mines industrielles d’or en production pour une production industrielle de 57,674 tonnes d’or. Les recettes directes générées par l’activité minière au budget de l’Etat sont passées de 430,916 milliards de FCFA en 2021 à 540,984 milliards de FCFA en 2022.