Les Universités africaines de la communication (UACO) ont pris fin le samedi 9 décembre 2023 à Ouagadougou avec un dernier panel qui a porté sur le thème : « Le rôle social des journalistes et communicants dans la prévention, la gestion et la résolution des crises ».
Par Daouda Kiekieta
«Le journaliste burkinabè doit faire preuve de sagesse pratique », telle est l’opinion du panéliste Moussa Sawadogo, journaliste et consultant.
Il l’a exprimée le samedi au cours d’un panel sur le thème : « Le rôle social des journalistes et communicants dans la prévention, la gestion et la résolution des crises ».
Cette thématique est répartie en des sous-thèmes dont « le journaliste comme médiateur : entre journalisme rassembleur et journalisme décentreur » animé par Moussa Sawadogo.
Dans ce contexte marqué par une crise sécuritaire à laquelle se greffent des crises religieuses et éthiques latentes, «le journaliste professionnel est celui qui s’interroge sur quel type de journalisme il pratique ».
Le rôle essentiel d’un journaliste est de rapporter fidèlement, d’analyser et de commenter le cas échéant, les faits qui permettent à leurs concitoyens de mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent, définit le panéliste.
Il explique la nécessité des journalistes burkinabè d’adapter leurs pratiques au contexte actuel.
Ainsi, ces derniers ont le choix entre une posture rassembleur et decentreur, qui traite des questions qui « fâchent », visant à un changement positif. «Il y a trois acteurs dans l’espace public : on a l’Etat, le peuple et le journaliste. Le journaliste doit assurer un feedback perpétuel entre les deux premiers acteurs » dit-il.
Le journaliste constraint d’être plus rassembleur que decentreur
Selon Moussa Sawadogo, les journalistes sont aujourd’hui victimes de «agenda setting » concernant le traitement de l’information des actions du gouvernement.
« Le constat est que quand il s’agit des faits de la Présidence du Faso, les journalistes se contentent de diffuser les communiqués de la Présidence. Plusieurs fois, nous avons vu que l’ensemble des médias de la presse quotidienne avaient exactement le même titre » explique le journaliste Moussa Sawadogo.
Pour ce faire, le journaliste burkinabè est contraint d’adopter une posture rassembleur parce qu’il y a des questions qu’il ne doit pas aborder. « Il se contente donc du discours officiel».
Au regard de cette situation, le panéliste propose une redéfinition de la pratique journalistique au Burkina. Ainsi les modules de formation en journalisme doit changer pour s’adapter au contexte.
« Le journaliste burkinabè doit faire preuve de sagesse pratique », invite M. Sawadogo, indiquant que cela nécessite que le journaliste soit « acteur plus qu’un observateur ».
La 13e édition des Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO) a connu la participation de plusieurs pays d’Afrique dont la Côte d’Ivoire, le Niger, le Mali et le Cameroun.
Plusieurs communications ont été livrées autour du central : « Liberté de la presse et droit d’accès à l’information en contexte de crise sécuritaire et humanitaire ».