Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a tenu, le 9 décembre 2022, la 17e édition des journées nationales du refus de la corruption, à travers, un grand panel. Cela, sous le thème : « Corruption et terrorisme au Burkina Faso : Quelles perspectives ?». Une occasion pour le secrétaire exécutif du REN-LAC M. Sagado Nakanabo d’inviter les autorités à mettre le grappin sur la lutte contre la corruption pour mieux vaincre le terrorisme.
Permettre au citoyen de discuter sur la corrélation entre le terrorisme et la corruption pour une lutte plus efficiente, tel a été l’enjeu de ce panel initié par le REN-LAC, à l’occasion des journées notionales du refus de la corruption.

À travers le thème de ce panel, les acteurs de lutte anti-corruption veulent améliorer la participation du citoyen à la lutte contre le terrorisme et trouver des mécanismes efficaces pour lutter contre la corruption.
Selon le secrétaire général exécutif du REN-LAC, Sagado Nakanabo, la corruption est un frein à la confiance entre gouvernants et gouvernés.
Pour ce faire, il a appelé les Forces de défense et de sécurité (FDS) à faire pleinement confiance aux populations dans la lutte contre le terrorisme. « Si les gouvernants n’ont pas la confiance des populations pour combattre le terrorisme, cette lutte est vouée à l’échec », a-t-il laissé entendre.
« Avec la corruption, les gens disent que les terroristes même valent mieux que les FDS. Et c’est grave pour nous. Nous, nous voulons qu’il y ait une symbiose entre les populations et les FDS, pas qu’il y ait une symbiose entre les terroristes et les populations », a laissé entendre le secrétaire général exécutif du REN-LAC.
Pour Abdoul Karim Saïdou, enseignant de Droit à l’université Thomas Sankara de Ouagadougou et l’un des panélistes, il y a un lien fort entre le terrorisme et la corruption.
« L’insécurité accélère la corruption.(…) La corruption accompagne le terrorisme car elle met à mal la lutte contre le terrorisme », a-t-il indiqué.
Pour lui, un État corrompu ne peut pas gagner une guerre car des déperditions des ressources destinées à la sécurité nationale et l’aggravation des inégalités sociales naîtront. « Un État corrompu, c’est un État qui n’a pas d’avenir, c’est un État qui ne peut en aucune façon gagner la guerre », a-t-il lancé.
S’indignant des effets de la corruption que sont la pauvreté et l’inégalité sociale, M. Abdoul Karim Saïdou soutient que ces effets portent des coups sur la collaboration avec les FDS.
« La corruption, dit-il, aggrave la paupérisation du citoyen, ce qui complique la collaboration».
Et de conclure que la démocratisation n’a eu aucun effet sur la corruption depuis les 1990.
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