La Coordonnatrice-résidente du Système des Nations Unies (SNU) au Burkina Faso et Coordonnatrice humanitaire (RC/HC), Mme Carol Flore-Smereczniak, a animé une conférence de presse le 24 octobre 2024 à Ouagadougou. A cette occasion, elle a été interrogée sur la liberté d’expression au Burkina. En substance, la coordinatrice-résidente du SNU au Burkina a fait savoir que cette liberté est indispensable même si elle peut faire l’objet de restrictions en fonction des circonstances.
Par la rédaction
Avant de répondre à la question, la Coordonnatrice-résidente du Système des Nations Unies (SNU) au Burkina Faso et Coordonnatrice humanitaire (RC/HC), Mme Carol Flore-Smereczniak, fait d’abord une observation.
Elle relève que « la Constitution du Burkina Faso du 2 juin 1991, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui a été ratifié par le pays [le Burkina] en janvier 1999, ainsi que la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples garantissent justement le droit à la liberté d’expression et le droit de réunion pacifique».
Sur la base de ce qui précède, elle affirme que «l’exercice de la liberté d’expression et des médias est très important parce qu’elle soutient la cohésion sociale, renforce le contrat social et la confiance entre le gouvernement et les populations, et elle soutient le retour à une paix durable et le développement».
De l’avis de la Coordinatrice-résidente, «les libertés d’expression, d’association, de réunions pacifiques, sont importantes pour que les citoyens puissent s’exprimer et puissent résoudre leurs griefs à voix pacifique, par des moyens pacifiques, et elles permettent d’avoir justement cette confiance dans la population».
Toutefois, elle met un bémol à son postulat en rappelant que les lois, les chartes sur les droits en général et ceux relatifs à la liberté d’expression autorisent «les États à restreindre ces droits dans des circonstances très particulières, notamment quand il y a des motifs qui sont liés à la sécurité nationale, à l’ordre public».
Au niveau du Burkina, la Coordinatrice-résidente a fait référence à la loi de mobilisation générale et de mise en garde qui permet de réquisitionner des citoyens pour le théâtre des opérations de la lutte contre le terrorisme.
N’empêche que pour Mme Carol Flore-Smereczniak, les restrictions doivent être une exception et non la règle. C’est pourquoi elle fait savoir qu’elle a évoqué avec le gouvernement burkinabè « l’importance d’avoir des voix plurielles qui s’expriment». Pour elle, «si on veut combattre la désinformation, la mésinformation, l’incitation à la haine à travers des messages sur les réseaux sociaux, il est important que la population puisse quand même s’exprimer».
La Coordinatrice-résidente conclut sur la question en disant que «c’est un travail qu’on continue à faire avec le gouvernement. C’est un dialogue qu’on continue à avoir avec eux pour attirer l’attention que c’est important pour le pays que toutes les voix puissent s’exprimer».